Mekla : une daïra en chantier

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Le vieux Mekla, dont certains commerces présentent une photo d’archives, était mieux agencé que le nouveau. C’était une belle petite ville et Mekla d’aujourd’hui semble être devenu une …cité en hibernation.

Les projets mis en chantier durant les mandats précédents au niveau des trois communes de la daïra de Mekla, à savoir, Aït Khellili, Souamaâ et Mekla centre, continuent de demeurer en chantier à ce jour.

la commune-mère toujours en chantier

qui créent des embouteillages à chaque fois que les travaux nécessitent un quelconque engin, la route goudronnée étant devenue moins large depuis le lancement des chantiers. Les heureux acquéreurs des logements LSP attendent encore et encore la fin des travaux.. Deux sièges de la SAA, une agence CNAS, un nouveau bureau d’assurances agricoles, un service des impôts et toujours pas de banque et surtout pas d’hôpital. La CNEP fait partie des absents. Et, dans la précipitation, sans clôture et sans chemin d’accès, la crèche communale a ouvert ses portes pour accueillir toute une marmaille à surveiller de près, puisque les conditions ne sont pas adéquates. Cela a créé quinze emplois et permettra aux couples de se libérer des contraintes de l’éducation et de la garde de leurs enfants. La cité créée par l’implantation de nouveaux logements aux environs du lycée, n’a toujours pas été réceptionnée et les listes des futurs bénéficiaires n’ont toujours pas été affichées. Le nouveau lycée mis en chantier à Djemaâ Saharidj sur le site de l’ancien CEM Aïssat Idir est, quant à lui, en bonne voie. Il semble que les délais seront respectés. Ainsi, l’espoir demeure de régler le problème de l’adéquation aux normes d’un lycée, l’actuel (Lycée Smaili) étant incrusté dans l’ancienne enceinte du C.E. Agricole aujourd’hui disparu, avec une entrée commune avec l’école primaire Haddouchi qui attend toujours que le réfectoire promis soit mis en chantier. A Souamaâ, le projet du nouveau siège communal est «en léthargie» en raison du différent avec l’entrepreneur pour le litige avec l’ingénieur chargé du suivi. Il semble qu’à ce jour, le problème de la continuité des travaux demeure posé. Le siège communal est devenu lui-même un chantier et les différents services ont élu domicile dans les locaux récupérés depuis le déplacement du CEM (ancien) de Souamaâ sur son site approprié. Quant à la bibliothèque communale, elle ne risque pas d’ouvrir ses portes dans les prochains mois, sinon les prochaines décennies. Un seul bâtiment réalisé depuis les calendes grecques, bâtiment de quatre étages qui semble se demander ce qu’il peut bien faire là à côté des ces maisons familiales, bâtiment sans cour et inondé du côté sud à la moindre intempérie. Des projets ? Il y en a assez pour remplir les sujets de discussion. Des réalisations ? Tout le monde les attend.

Pour Aït Khellili, les rigueurs du relief abrupt ne permettent aucune extension et les projets sont difficiles à réaliser. N’empêche que le bâtiment, sis à la sortie de Megheira vers Souama, réalisé pour permettre l’emploi des jeunes à travers des locaux commerciaux attend toujours que les acquéreurs s’installent. La peinture de ce beau bâtiment commence à défraîchir et les lieux restent désespérément vides. Il est vrai que les établissements scolaires ont bénéficié de l’attention des élus, moyennant le programme présidentiel de rénovation. Certes, la poste d’Akerrou a ouveret ses portes dans un nouveau siège plus adéquat. Certes le dispensaire de Megheira a repris du service. Cependant, beaucoup reste à faire, surtout envers les habitants de cette commune beaucoup plus versés vers l’agriculture qui ont besoin, eux, de pistes agricoles et de chemins d’accès à leur propriété. Les pistes qui disparaissent et les éboulements sont chose fréquente surtout dans la zone agricole de Megeira. Un citoyen a vécu la triste expérience de découvrir la villa qu’il construisait emportée par un affaissement de terrain quelques mètres plus bas que prévu et dans un état désastreux.

Des projets en lithargie

Le chef-lieu de daïra a vu, fort heureusement, l’implantation d’une agence d’assurance agricole (CRMA) juste à côté du bureau de la SONELGAZ qui a enfin quitté les locaux mis à sa disposition au niveau du siège communal de Mekla. Quant au site de Boubhir prévu pour la crémation des détritus ménagers, rien ne semble vouloir enclencher le… chantier. La seule cité attirant le regard demeure la Cité Bennai Ouali qui vous ouvre les portes de la ville de Mekla avec ses façades toutes fraîches de peinture. Quant aux 96 logements (programme présidentiel) l’ossature est bien là mais les foyers demeureront longtemps éteints dans les appartements encore naissants. Tout à côté la décharge publique «Chiva» reçoit son lot quotidien de détritus, les entreprises privées et communales de collecte des détritus ayant fort à faire. Une chose est sûre : les fumées de cette décharge s’ajouteront au brouillard qui recouvre la région depuis la création du barrage de Taksebt. Partout, ce ne sont que des chantiers. Et, partout, ne pouvant se débarrasser des mauvaises habitudes, le long de toutes les routes de la daïra de Mekla, au coin des rues, sur les trottoirs et même sur les arbres, le même phénomène se retrouve : des sacs-poubelles éventrés, des cartons de détritus, des sacs en plastique, des canettes de bière et des bouteilles en verre. Les bouteilles étant «jetables», on se contente de les «jeter» et le civisme des citoyens y laisse bien des plumes. Cela fait l’affaire des chiens et chats errants qui y trouvent leur compte, avec tous les risques que cela comporte pour la propagation des maladies endémiques. Les chacals les furets feront bientôt leur apparition, les conditions étant remplies. Du côté de l’emploi, cela s’avère positif puisque tous ces chantiers font appel aux bras d’une jeunesse gangrenée par l’oisivité au point que dans certaines rues, des gens en viennent à dévaliser d’autres, le butin se limitant aux objets en or et aux portables. Quant aux loisirs, là l’on se demande si cela figure dans les projets car, à ce jour, le stade communal de Mekla demeure abandonné à lui-même. La grande salle demeure désespérément vide à longueur d’année. Les équipes régionales se débrouillent comme elles peuvent. Heureusement que leur sponsorisation ne cause pas de problème auprès des entrepreneurs. Quant aux pauvres terrains aménagés et servant de semblant de stade, la dernière visite, avec bien des promesses de rénovation et de remise à jour, remonte aux temps anciens et déjà oubliés. Même le ministère de tutelle a oublié leur existence.

La maison de jeunes Frères Saraoui de Mekla réussit, de temps en temps, la gageure de réunir les jeunes qui lui préfèrent les terrasses du café. La maison de jeunes implantée à Djemaâ Saharidj attend toujours que l’on veuille bien s’occuper d’elle. Pour l’heure, l’herbe folle a envahi les belles salles où bien des jeunes ont vécu des moments agréables. La salle de musique ne résonne plus que du chant des oiseaux qui y ont élu domicile. Les deux CRPA (Djemaâ Saharidj et Mekla) ne désemplissent pas, cumulant formation sur formation et mettant sur le marché du travail des artisans qui ne trouvent pas le moyen de trouver emploi.

Aït Kkellili et le problème du relief

La place Aissat Idir de Djemaâ Saharidj a repris un semblant d’animation depuis que les lampadaires «s’allument» eux qui ont longtemps baigné dans l’obscurité. Certes, les autres s’entêtant à demeurer toujours éteints mais reflétant la lumière solaire et présents presque contre nature. Certains lampadaires ont perdu leur «tête» avant leur mise en service. A rappeler que la poste de Djemaâ Saharidj continue toujours de recevoir les usagers à travers l’unique fenêtre grillagée en raison d’un problème sécuritaire. Pourtant, en dépit des portes blindées et fermées, ce bureau de poste a bien été dévalisé il n’y a pas longtemps de cela. Pourtant, les autres bureaux de poste reçoivent à portes ouvertes ! Tant pis, les parasols et autres parapluies serviront encore durant les longues attentes. Ce qui est sûr, c’est que les citoyens ne savent plus si le «samedi» est inclus dans le week-end ou pas puisque les PTT ouvrent leurs portes (ou fenêtre, selon le cas) ce jour-là. Quant aux fontaines où les services d’hygiène ont découvert que «leur eau serait impropre à la consommation humaine» pour raison de contamination par infiltration des eaux usées. Usées, leurs murs portent encore l’inscription «Eau non potable», à charge pour ceux qui ne savent pas lire de se faire expliquer le pourquoi du comment : «Une telle fontaine demeure sans surveillance» surtout que les écoliers ne sont pas tous des adeptes de la langue de Molière ! Ne faudrait-il pas prendre les mesures sécuritaires qui s’imposent pour protéger les enfants d’une menace que l’on devrait prendre au sérieux ? Le typhus et le Choléra tirent leurs sources de ce genre de cas, ce que les puits de Chaouffa ont vécu dernièrement, heureusement sans propagation de la maladie, les résidents ayant tiré la sonnette d’alarme et déposé plainte contre les services de l’APC de Fréha, responsables de cette contamination. Reste le dur problème de la fluidité de la circulation, à travers les routes et rues du chef-lieu de daïra. Cela devrait faire l’objet d’une étude approfondie, car les stations des fourgons de transports s’entêtent à demeurer dans les mêmes lieux et les bouchons perdurent. De toute façon, Mekla ne peut influer sur la circulation tant qu’une seule entrée et seule sortie demeurent les seules issues. L’on devrait penser surtout à une rue «d’évitement» en remettant en service la route qui contourne Mekla du côté ouest, passant aux environs du Lycée Frères Abbache, initialement prévue pour les gros véhicules et dont le macadam a disparu depuis belle lurette. Les heures de pointe deviennent le sempiternel problème des usagers de la route et certains embouteillages ne sont dus, en fait, qu’à la mauvaise volonté des conducteurs dont certains n’hésitent pas à s’offrir un brin de discussion tout en restant au milieu de la chaussée, au mépris de tout civisme, tandis que les fourgons de transport s’obstinent à laisser descendre leurs voyageurs au beau milieu des croisements, en dépit du code de la route. Toute dernière nouvelle : le nouveau chef de daïra a été installé depuis peu dans ses nouvelles fonctions. La tâche sera rude de débroussailler tous ces dossiers en instance, tous ces litiges entre électeurs et élus, de retrouver le fil conducteur de la confiance et de remettre les pendules à l’heure. D’autant plus que ce le dernier secrétaire général a cédé sa place à un intérimaire qui joue la roue de secours à chaque changement, bien qu’il ait fourni des efforts considérables pour assurer une tâche pour laquelle il n’est pas payé. Dans la daïra de Mekla, corps, qui semble malade de lui-même et vivant des soubresauts incontrôlables et imprévisibles, si tout reste à faire, malheureusement, tout est… à refaire.

Sofiane Mecherri

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