»Oui » aux partielles et “non” au référendum

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Le plus ancien parti d’opposition vient de confirmer, sans aucune surprise, sa position sur les deux questions qui relèvent de l’actualité nationale. C’est donc irrévocablement tranché, du moins en ce qui concerne le projet du président de la République, dans la mesure où le refus du FFS est catégorique. Quant aux partielles, même si toutes les tendances renseignent sur la participation indiscutable du FFS à ces élections locales, les dirigeants du parti ont préféré rediscuter de cette question en convoquant une session extraordinaire du conseil national jeudi prochain pour donner officiellement leur « verdict ». « Nous avons enclenché un long débat à la suite duquel nous avons constaté que la tendance lourde est à la participation, c’est pourquoi nous avons décidé de réunir lundi prochain les conseils fédéraux, particulièrement, des deux régions de la Kabylie, Tizi-Ouzou et Béjaia, pour consulter les militants à la base et convoquer une session extraordinaire du conseil national pour jeudi prochain », nous dit Karim Tabbou, secrétaire national à la communication. Ce qui nous amène à dire que le parti de Ait Ahmed compte réunir ses troupes afin de mettre en place une stratégie susceptible de faire barrage à ce qu’il appelle « les clientèles du pouvoir ». C’est donc une occasion pour fixer la forme de sa participation puisque le principe est d’ores et déjà acquis. Se présenter aux élections prévues pour le 24 novembre prochain avec les mêmes listes ou avec des nouvelles, la question sera, inéluctablement, tranchée lors du prochain conseil. « La Kabylie a fait objet d’une machination diabolique qui l’a complètement déstructurée et nous sommes actuellement face un pouvoir qui instrumentalise la justice et la loi pour mieux asseoir sa clientèle non seulement en Kabylie mais à travers tous le pays. Nous assistons à une reconfiguration d’une région où le pouvoir veut greffer le RND et ses alliés », allusion faite aux Aarchs. D’après le même interlocuteur, qui ne rate pas l’occasion pour leur tirer dessus à boulets rouges, « les archs ne sont que l’organisation de masse pour le RND dans la région de Kabylie ».Usant de termes acerbes, Tabbou estime, plus loin, que « la dissolution des APC n’est en réalité qu’une mesure déjà programmée dans l’agenda du pouvoir et les aarchs n’ont été qu’un simple motif pour l’exécuter. » Une façon de remettre en cause le dialogue amorcé entre les aarchs et la chefferie du gouvernement.

Le FFS œuvre pour le boycott actif du référendumPour ce qui est de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le FFS vient sans ambages de dire « niet » au projet de la paix de Bouteflika. Rappelons qu’il a fait partie de ceux qui ont, ardemment, rejeté la loi sur la concorde civile en 1999. Pour cette fois, le parti de Ait Ahmed compte mobiliser tous les moyens nécessaires afin de sensibiliser les citoyens autour du boycott du référendum du 29 du mois en cours. Pour y parvenir, une commission de « campagne » a été installée hier. Celle-ci aura pour tâche, souligne en outre notre interlocuteur, la confection des afficheset leur diffusion en appelant les « Algériens à boycotter activementle référendum. » “Malheureusement, nous ne pouvons organiser des meetings par défaut de salles car toutes les APC ont été instruites de ne pas livrer un espace à tous les opposants de la charte », dira de surcroît Tabbou. D’après ce dernier, le FFS ne pourra approuver un texte qu’il juge de prime abord « de plus pauvre, que ce soit sur le plan politique ou intellectuel que la plate-forme d’El Kseur ». D’après notre interlocuteur, la charte que le président veut passer à l’appréciation du peuple a une seule finalité : « celle de légitimer un acte de mariage entre les militaires islamistes et les militaires de l’Etat. C’est un texte qui garantit l’impunité à tous ceux qui se sont rendus coupables des crimes perpétrés contre le peuple algérien. Il n’a rien à voir ni avec la paix ni avec la démocratie ». Pour le FFS, la démarche telle que prise par le président de la République est « unilatérale », fulmine Tabbou, qui déplore le verrouillage des portes du dialogue. Selon sa conception, les textes que comporte la charte « visent fondamentalement à organiser le silence et l’oubli.” En conclusion, le FFS estime, tout en discréditant par anticipation les résultats du référendum, que ces derniers « sont déjà connus et ils ne seront que des résultats astronomiques qui ressemblent à l’arithmétique de Saddam Hussein au moment où il était chef de l’Irak ». Par ailleurs, il a été également discuté lors de cette session le programme du secrétariat national et les activités à organiser pour la commémoration de la fondation du FFS qui coïncide avec l’échéance fixée pour la tenue du référendum, à savoir le 29 septembre. Pour le mois en cours, deux réunions sont prévues dont une avec leNational Démocracy Institut (NDI), une organisation américaine pour la promotion de la démocratie, et l’autre avec une fondation affiliée au parti socialiste français.

Wassila Ould Hamouda

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