Bgayet / Rien ne va plus à l’ETDE

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Devant cette situation qui évoluait de mal en pis, les travailleurs ont épisodiquement exprimé leur gouaille et crié leur ras-le-bol, à travers des grèves de la faim et des arrêts de travail à répétition.

Les 135 salariés de l’ETDE (entreprise des travaux de distribution de l’énergie) de Bgayet, n’en finissent plus de broyer du noir. Et pour cause : les nuages s’accumulent au dessus de leur entité économique, hypothéquant toute perspective de reprise de l’activité et de redéploiement. La situation est pour le moins alarmante : 16 mois d’arriérés de salaires impayés, des dettes fiscales et parafiscales accablantes et un important découvert bancaire. Autant dire, tous les ingrédients sont réunis pour maintenir l’entreprise à l’état grabataire. Selon la section syndicale de l’ETDE, l’infortune des travailleurs a germé avec la reprise en 2005, de l’entreprise par les salariés.

Les employés, devenus actionnaires, ont alors hérité d’un lourd passif. Les erreurs de management ainsi que « la mauvaise gestion » du conseil d’administration ont précipité l’entreprise au bord du gouffre. Pour ne rien arranger, le Holding Est/Sud-Est de Annaba, propriétaire du patrimoine de l’ETDE, n’a jamais cessé de harceler cette dernière, allant jusqu’à intenter une action en justice pour recouvrer les fonds de la privatisation.

Devant cette situation qui évoluait de mal en pis, les travailleurs ont épisodiquement exprimé leur gouaille et crié leur ras-le-bol, à travers des grèves de la faim et des arrêts de travail à répétition.

Tous les moyens coercitifs légaux ont été mis en branle pour exiger la régularisation des salaires impayés et surtout demander le retour de l’entreprise dans le giron de l’Etat.

Les travailleurs s’estiment victimes d’une « privatisation opaque ». Selon M. Babouri, secrétaire général de la section syndicale, les requêtes adressées aux différentes autorités de l’Etat, dont le ministère du Travail n’ont pas été suivies d’effet.

Le seul retour d’écoute est venu du ministère des Finances en date du 23 mai 2010, ordonnant à l’ETDE de verser près de 52 milions de dinars au trésor public « pour imputation à la ligne no 302.083-ressources provenant des privatisations », est-il mentionné dans la correspondance placardée à l’entrée de l’entreprise. Un autre coup de semonce !

Les travailleurs ont répliqué en réitérant dans une lettre de réponse leur demande de « reprise de l’entreprise par l’Etat et la régularisation des salaires impayés », et ce, « en application de la loi des finances complémentaire de 2010 et notamment l’article (74/76) du journal officiel N°49 du 29/08/2010, qui stipule que l’Etat peut récupérer les actifs de l’entreprise dans le cas du non respect du cahier des charges », écrivent-ils. En attendant une hypothétique solution, l’entreprise court à la banqueroute. D’autant plus qu’aucun plan de charge consistant ne profile pour l’horizon 2011.

N. Maouche

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