Argent …quand tu nous manques !

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C’est la pagaille au niveau des différents bureaux de postes de la wilaya de Tizi Ouzou. ! Retirer son argent à la fin de chaque mois, du moins pour les salariés, n’est guère une simple sinécure. Les raisons ? Un manque de liquidités qui semble affecté Algérie Telecom depuis plusieurs semaines, conjugués au manque de l’épargne, des arguments avancées comme raisons « officielles » par le ministère au sujet de la crise de la poste et des TIC. Une crise qui semble s’inscrire dans la durée.

A l’instar des autres régions du pays, la capitale du Djurdjura fait face, depuis pratiquement trois semaines, à ce manque de liquidités qui handicape sérieusement les citoyens. La particularité est le fait que cette crise touche surtout les régions éloignées du chef-lieu communal. Des bureaux de postes situés dans des communes comme les Ouadhias, Tizi N’tleta, Bouzguene et d’autre localités souffrent bien avant l’avènement de la crise. Le rythme de vie de milliers de citoyens se trouve affecté et bouleversé. Les réflexes du bon vieux temps des pénuries durant les années 90, sont de retour. Cependant, si jadis, on se levait tôt pour s’approvisionner en eau potable ou en denrées alimentaires, cette fois c’est pour retirer son argent qui s’impose au citoyen pour faire la chaîne durant de longues heures et espérer encaisser au bout son propre argent.

Aussi paradoxale que ça puisse paraître, la situation ne constitue plus une exception, mais plus grave, une réalité amère qui s’est généralisée. Bien évidemment cette situation donne lieu souvent à d’énormes désagréments pour les citoyens mais aussi pour les employés d’Algérie Telecom. La pression est grande, la colère est visible sur les visages et l’incompréhension est perceptible « Je ne comprends pas comment une telle situation arrive soudainement. Une crise pareille devait être anticipée et des solutions palliatives et autres mesures mises en place pour épargner au citoyen une telle catastrophe. Le mot n’est pas fort pour vous décrire la colère qui me ronge face à une situation. Pour retirer son argent, il faut pointer très tôt et faire la chaine, ce n’est pas normal » rouspète un retraité accosté à l’intérieur du bureau de poste situé au centre-ville de Tizi Ouzou. Il est vrai que la situation est indescriptible. Le manque ou l’absence carrément de liquidités dans les bureaux de postes des communes poussent les citoyens à solliciter les services des postes du centre-ville, un état de fait qui donne lieu à une énorme pression. Le seul bureau du centre-ville fait quotidiennement plus de 1 500 opérations. A la poste Chikhi, la file d’attente se prolonge jusqu’à la chaussée. Les vociférations et autres disputent se font entendre de très loin, les citoyens font dehors la chaînes au milieu de la circulation « Je suis là depuis 7 heures du matin, et je pense que j’y resterai pour l’après-midi. Les conditions sont terribles, vous voyez bien que je fais la chaîne au milieu de la route. L’exiguïté de ce bureau de poste complique davantage notre « tâche » ; c’est une souffrance au quotidien ; et dire qu’au final, c’est notre argent qu’on récupère » nous dit un client d’Algérie Telecom.

« le citoyen s’inquiète, l’Aïd complique les choses … »

Si les bureaux de postes du centre-ville de Tizi Ouzou, semblent capables d’assurer la très forte demande puisqu’ils disposent de la liquidité nécessaire pour y faire face, ce n’est malheureusement pas le cas des autres bureaux au quatre coins de la wilaya. Ce que ne comprend pas le citoyen, c’est quelle attitude adopté dans un contexte de manque de communication sur le sujet. Il y a aussi le comportement, condamnable, que les responsables d’Algérie Telecom doivent bannir car il est source à des centaines de réclamations bien plus que ça, de disputes au niveau des centres de paiement, le favoritisme, en l’occurrence. c’est le cas de quelques préposés aux guichets qui osent avec un incroyable culot déclarer à un client qu’il n y’a pas d’argent pour servir un autre client quelques minutes par la suite : « Je suis sidéré par le comportement de cette employée. Je suis là depuis une heure dans l’attente de l’argent qui viendra peut être d’un temps à l’autre. Je lui demande si l’argent est disponible, elle me répond : Ulac, mais voilà que quelques minutes après, un retraité vient poser sa carte nationale sur le comptoir, l’employée lui sourit et l’accueille chaleureusement avant de le servir. C’est indigne d’un service public ». Nous raconte un citoyen du village Ait Mahmoud qui s’est adressé aux guichets de la poste de Béni Douala. Pour retirer de l’argent dans ces bureaux situés sur les hauteurs de la wilaya, il faut, parait-il, avoir El Maarifa, connaitre un des employés d’Algérie Telecom pour être servi « royalement ». Une logique de deux poids deux mesures qui appelle une intervention urgente des responsables de l’entreprise afin d’éviter d’autres couacs et autres problèmes avec le citoyen. Autres appréhensions, les obligations  » financières  » de la fête de l’Aïd qui approche à grands pas. Les citoyens craignent que la crise actuelle ne se prolonge sachant qu’habituellement, les bureaux de postes connaissent une terrible pression durant la période des fêtes ; que dire alors de la configuration dans un conteste pareil ? Du coté officiel, on n’annonce pas encore une probable fin à cette crise bien au contraire, on est au stade de gestion « au compte gouttes » de l’information alors que le « marché » de la rumeur sur les vraies raisons du manque de liquidité ne cesse de s’animer.

A. Z.

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