“Le manque du foncier et les oppositions sont des remparts contre les politiques de développement local”

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Eloignées du spectre des incommensurables blocages dont elles furent victimes durant les deux derniers mandats, l’Assemblée populaire communale des Ouadhias aborde les deux dernières années de l’actuel mandat avec une majorité politique formée par le FLN, les indépendants et le RCD. Dans une commune où le chômage a atteint un niveau important notamment chez les jeunes, la population veut plus que ce qu’elle a droit actuellement. Plus d’infrastructures, d’activités culturelles, du travail mais aussi de la paix sociale. Dans l’entretien qu’il a accordé à la Dépêche de Kabylie, M.Hallou, P/APC des Ouadhias, défend le bilan de son staff. L’hydraulique, les travaux publics, la santé l’éducation, sont autant de secteurs passés en revue. Le maire des Ouadhias expliquera aussi les contraintes qui freinent le développement local dans la commune.

La dépêche de Kabylie : Quel est l’état des lieux dans votre commune ?

M. Hallou Md Oubelkacem : La présentation de l’état des lieux de notre commune doit faire ressortir deux facettes, “avant et après”. Au début, notre commune accusait un grand retard dans tous les domaines que ce soit au niveau du chef-lieu mais aussi dans les villages et zones éparses. À présent, nous pouvons affirmer que nous avons amorcé la phase de développement. Nous sommes conscients que beaucoup reste à faire malgré tout ce qui a été réalisé comme dit l’adage : “Paris ne s’est pas faite en un jour», sur le plan financier, la commune évolue dans des conditions bien meilleures que lors du précédent mandat. En 2006, notre budget était déficitaire et notre prélèvement était insignifiant. Depuis 2007 à ce jour, nous respirons mieux puisque l’APC a connu une amélioration qui nous permet de faire face aux charges relatives au fonctionnement de notre commune.

Justement, quelles sont les principales réalisations des deux dernières années à mettre à l’actif de l’exécutif communal formé avec les deux élus indépendants ?

Nos priorités ont été au départ la prise en charge des urgences et autres déficits à combler, à savoir les routes, l’eau, le gaz de ville, les assainissements, les dallages des ruelles, la jeunesse, etc. Notre action se voulait tous azimut tant le retard était criard.

De grands projets sont prévus dans le secteur de l’hydraulique, peut-on connaître leur état d’avancement ?

Effectivement, de grands projets sont déjà inscrits à l’actif de notre commune dans ce secteur précis. Le projet portant réalisation d’un ovoïde de la ville des Ouadhias est un grand projet dans les études sont finalisées, les travaux débuteront en principe l’année prochaine. Concernant l’assainissement, la commune a réalisé diverses opérations au chef-lieu et dans les villages sans exception. Seul le chef-lieu accuse aujourd’hui, un déficit que nous espérons prendre en charge progressivement dans le cadre des programmes de l’amélioration urbaine, car étant toutes finalisées.

Vous avez annoncé dans le même sillage, le règlement du problème d’alimentation en eau potable et en gaz notamment en ville, peut-on dire que la contrainte est définitivement évacuée ?

Il y a quelques années, notre commune souffrait du manque d’eau et n’arrivait pas à alimenter la ville et les villages régulièrement. Grâce à la réalisation d’une nouvelle adduction à partir de Takhoukht, nous avons réussi à améliorer la distribution et aujourd’hui, avec une autre alimentation à partir du barrage Koudiet Acerdoune de Bouira, nous avons l’eau H24 en ville. Ceci dit, il est important de préciser que les villages ne sont pas à la traîne puisqu’ils sont régulièrement alimentés. Certains travaux nous empêchent aujourd’hui, de les alimenter H24. une étude d’eau a été réalisée pour le village de Tagmount El Djedid ainsi que les quartiers de Tizi Seghouane et Aftis. Une inscription pour la réalisation suivra. D’autres opérations de réfection des conduites sont au programme pour le chef-lieu et seront entreprises progressivement, une station de reprise a aussi été réalisée et sert à alimenter le village Taguemounte El Djedid, à partir des Ouadhias-Village. Concernant l’alimentation en gaz de ville, nous pouvons dire que la ville est alimentée dans sa globalité. Ils subsistent, cependant, certains endroits nouvellement construits et d’autres omis pour des raisons techniques. Nous ferons le nécessaire pour y remédier. Les villages et zones éparses seront alimentés durant ce quinquennat d’autant plus que des études sont faites. Il y va de même pour l’électrification.

Qu’en est-il des projets retenus dans le cadre du secteur des travaux publics ?

Nous avons réussi, dans ce secteur, à réduire considérablement le déficit et aspirons aujourd’hui, à créer des routes et voies de communication en vue d’améliorer le réseau routier et par là désengorger le centre-ville. Nous réfléchissons aujourd’hui pour demain, car le développement nous l’impose comme dit le vieil adage: “qui veut voyager loin, ménage sa monture”.

D’autres projets attendent pourtant depuis longtemps leurs lancements et ne voient toujours pas le jour, l’hôpital par exemple…

L’Exécutif communal fait tout son possible pour faire aboutir ces projets afin de permettre à la population d’évoluer dans un cadre de vie appréciable. Effectivement, vous avez raison de dire qu’il y a un retard dans la concrétisation de certains projets. Cela est essentiellement dû à des procédures administratives et autres démarches, qui ne dépendent pas, tout le temps, de nous. Vous avez cité le cas de l’hôpital inscrit au profit de notre daïra. Je dois dire à ce sujet que nous attendons toujours l’approbation du cahier des charges par la commission nationale des marchés. Ce qu’il faut signaler pour le secteur de la santé est que notre daïra a été pénalisée par la nouvelle carte sanitaire. Le fait que les Ouadhias dépendent de l’EPSP des Ouacifs est une aberration au vu de l’importance de notre daïra, de l’étendue de son territoire et de l’activité importante de la polyclinique du chef-lieu de daïra. Ceci est une question qu’on abordera en temps opportun. Notre commune dispose d’une polyclinique, d’une maternité et de deux salles de soins qui ne couvrent pas les besoins de la population. Pour cela, nous réfléchissons à la réalisation de trois salles de soins de proximité avec un centre de santé.

Même constat pour le secteur de l’Education, les résultats dans les différents examens scolaires sont révélateurs d’un manque flagrant en moyens pédagogiques, la réalisation d’un nouveau lycée est-il à même de régler le problème ?

La réalisation d’un nouveau lycée sera bien évidemment une bouffée d’oxygène pour les élèves. Cependant il faut dire que les résultats enregistrés dans notre daïra soient l’aboutissement de certains facteurs endogènes et exogènes. Pour les primaires, notre commune dispose de cinq écoles avec cantines, toutes très bien équipées grâce aux travaux d’aménagement et d’entretien que nous effectuons régulièrement. Les deux CEM situés au centre-ville ont une capacité d’accueil suffisante pour une scolarité de nos enfants. Ce n’est malheureusement pas le cas pour le secondaire. Le taux le plus faible de la wilaya a été enregistré chez nous, ce qui est regrettable. Ceci se justifie par divers facteurs, comme je l’ai dit. Il y a la vétusté des locaux et l’instabilité des équipes dirigeantes ce qui fait qu’il n’existe pas de plannings tracés et donc des objectifs à atteindre.

Depuis quelques semaines, le service de l’état civil subit une terrible pression, quelles sont les solutions envisagées pour alléger les souffrances des citoyens ?

Effectivement, notre état civil fait face à une très forte demande. Nous sommes une commune mère et donc très sollicités par quatre communes de la daïra des Ouadhias. Cependant, l’avènement des documents biométriques notamment le 12S a compliqué davantage notre tâche. La commune connaît un rush sans précédent au niveau de l’état civil. Malgré les bonnes conditions d’accueil, ce service se trouve très sollicité d’où notre décision d’aménager de nouveaux locaux plus spacieux, qui offriront plus de guichets et d’espaces avec des commodités en plus.

Les oppositions sont-elles toujours un frein au développement au sein de votre commune ?

Tout à fait ! Les oppositions mais aussi le manque criard en matière de foncier constituent de sérieuses épines contre nos programmes de développement. Notamment pour les programmes de logements sociaux. Nous nous sommes accommodés cependant avec ses difficultés et nous faisons avec.

Quelles sont vos perspectives de développement pour les deux derniers années de votre mandat à la tête de l’APC ?

Concernant ce volet, les perspectives s’annoncent positives dans la mesure où de grands projets sont prévus tels que l’hôpital, l’Institut de formation, la station d’épuration, l’ovoïde. Toutes ces réalisations serviront à booster le développement local au sein de notre commune de façon à faire des Ouadhias un vrai pôle d’investissement. Une sérieuse réflexion est entamée à ce sujet.

Un message pour la population…

Je voudrais à travers vos colonnes, dire à notre population que notre commune se porte bien dans tous les domaines comparativement à d’autres localités. Avec le soutien de toutes et de tous, nous bâtirons ensemble, le développement auquel nous aspirons, ayez confiance en l’avenir. Enfin, un grand hommage à votre journal qui nous permet de nous exprimer et faire sortir nos préoccupations de l’anonymat.

Entretien réalisé par Omar Zeghni

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