M’chedallah / Ruée sur les points d’eau

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De 3 jours, comme annoncé par les officiels locaux, la rupture de l’alimentation en AEP de plusieurs communes va durer 10 jours, risquant même de se prolonger encore dans le temps.

Un état de fait qui a provoqué une ruée sur les différents points d’eau : sources, fontaines et forages. Même les ravins sont pris d’assaut par la population. Des scènes qui nous propulsent 20 ans en arrière, une lamentable situation qu’on croyait à jamais révolue, jusqu’à l’eau minérale au niveau des magasins d’alimentation générale qui a été raflée. On s’alimente comme on peut, même avec de l’eau douteuse puisée dans des sources naturelles abandonnées depuis longtemps et qui ne sont ni contrôlées ni traitées. Comment serait il autrement, quand le peu de citernes disponibles, loin de répondre aux besoins d’une population assoiffée, sont programmées n’importe comment. Quand l’une de ces citernes montre son bout de….tuyau à proximité d’une cité résidentielle, elle provoque automatiquement un branle bas de combat, bousculades, disputes…Des jerricans vides qui s’entrechoquent, des enfants et des personnes âgées, les bras chargés de bidons, bousculés sans ménagement. Des scènes de mêlée générale qui s’apparentent à des émeutes pour une goutte d’eau dans la plus riche région d’Algérie en matière de ressources hydriques. Ceci suite à un écartement de la tuyauterie sur le réseau de la source noire, une avarie sur laquelle on s’échine depuis une dizaine de jours. L’entreprise chargée de sa réparation éprouve les pires difficultés à régler le problème dû à la puissance de sa pression et l’abondance de son débit. Il ne serait pas exagéré de dire que l’eau à M’chedallah est le secteur le moins maîtrisé et mal géré. 10 jours sans eau dans les foyers après plusieurs jours de pluies diluviennes qui ont franchi la barre de 100 mm, un volume qui a sensiblement renfloué les nappes phréatiques qui commencent déjà à…déborder est une preuve qui se passe de tout commentaire, même quand on nous chante que cette tenace avarie est bien prise en charge cette fois pour faire patienter la population et justifier cette longue rupture sur ce réseau. Sauf que c’est une avarie qui se produit toujours au même endroit depuis plus de 06 ans, ce qui est loin de constituer une surprise. Dans d’autres pays, le problème aurait été définitivement réglé quitte à faire appel à des compétences étrangères, hélas ça se passe dans une région reculée et puis ces rudes campagnards sont habitués au pire. Ce genre de négligence ne serait jamais toléré sur le barrage de Kedara qui alimente la capitale par exemple.

Oulaid Soualah

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