Même si l’avènement de l’Aïd et ce qu’il charrie comme préoccupations ont occulté la crise du lait, il n’en demeure pas moins, que la pénurie est toujours là. Ne pouvant faire autrement, parce que le produit est un aliment vital pour les enfants, le père de famille se rabat le plus souvent sur le lait en poudre qu’il paye dix fois le prix du sachet habituel made in Draâ Ben Khedda.
Il arrive de temps à autre qu’une autre variété de lait, dite lait de vache (le goût, du moins, y est), soit distribuée au niveau de quelques locaux d’alimentation générale. Le sachet y est cédé à hauteur de 50 dinars. Se disant que la crise ne va tout de même pas durer, d’autant plus qu’elle est justifiée par, dit-on, la rupture de poudre, le consommateur ne rechigne pas à débourser les 50 dinars, même s’il n’a pas trop confiance en la qualité de ce « lait de vache ». Il arrive aussi que le rarissime lait soit distribué. C’est ce que nous affirme notre correspondant à Bechloul où les sachets de Drâa Ben Kheda, nous dit-il, y sont distribués et vendus avec l’aide des… agents de l’ordre, tellement la bousculade y bouillonne.
Quelques commerçants, et toujours dans la commune de Bechloul, ont réitéré nous apprend notre correspondant, les réflexes des années souk el fellah. En effet, inspiré par le modèle de commercialisation du feu souk, ces commerçants de Bechloul obligent les consommateurs à prendre des yaourts avec le sachet de lait. Et c’est à prendre ou à laisser ! Encore heureux qu’ils ne l’obligent pas à passer à la quincaillerie d’à côté pour y acheter des…serres joints.
S.O.A.