L’idée d’aller demander une aide financière, comme tous les autres démunis, au service chargé du filet social a été abandonnée par les handicapés de Lakhdaria, atteints de cécité. Ils sont mieux perçus en optant pour l’action consistant à travailler pour vivre de leur labeur. Après avoir mis au courant le milieu qui les entoure de leur intention de créer une unité de production de balais, des âmes généreuses n’ont pas tardé pour taper à la porte du siège de l’association, situé sur une ruelle donnant à la mosquée, et au marché Djeninat. Un donnateur, une femme immigrée, membre d’une association caricature s’appelant «Main tendue» s’est présentée, et sans perdre de temps, raconte le n°2 du FAWDJ, «a mis la main au portefeuille et a versé alors presque 70% de l’investissement». La femme en question a pris en charge sur le champ les frais représentant les aménagements intérieurs, tels le faux plafond, le carrelage du local, les travaux des wc et l’emplacement d’un lavabo. Ce n’est pas fini, celle-ci a également fait face aux facteurs d’achats du bois ayant servi pour la confection des tables de travail, d’un frigidaire, et de 02 ventilateurs. Par contre, ils sont quelque peu déçus, disent-ils, que 4 sur 6 communes relevant de Lakhdaria pourtant sollicitées à ce propos, n’aient pas fait le petit geste à leur adresse, seule maâlla a répondu à l’appel on offrant une table pour crainateur. Ils se sont intéressés au projet du fait que tous les éléments composant le produit à savoir la semelle, le Mixil et le couvercle, sont fabriqués au pays, et plus rassurant encore, il dispose du savoir faire grâce à l’expérience de M. Beraïcha, un sortant de la très réputée unité d’El Harrach. S’agissant du 3ème facteur déterminant pour la réussite du projet, qui est la main d’œuvre, ils comptent d’abord ouvrir les portes aux adhérents de la daïra, puis élargir l’effectif aux localités de toute la wilaya. En prenant une telle décision de se mettre au travail pour ne pas dépendre d’une aide financière, les handicapés donnent une leçon à ceux normalement constitués physiquement, mais qui mènent une vie au dépend des autres.
A.Cherif