Un service public en deçà des attentes

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La direction des transports de Béjaïa indique que « le transport routier de voyageurs est caractérisé par une meilleure assise en matière d’offre des moyens de transport qui est sans cesse évolutive », en précisant que ce mode de transport est pour la plus grande part assuré par des opérateurs privés, lesquels sont au nombre de 2503 totalisant un parc roulant de 2744 véhicules d’une capacité de 63209 places.

Pour le directeur des transports de Béjaïa, l’apport du privé en moyens de transport a considérablement atténué le déséquilibre existant auparavant entre l’offre et la demande. Il dresse au passage le constat suivant : “la wilaya de Béjaïa est bien dotée en moyens de transport, malheureusement le professionnalisme et l’infrastructure d’accueil nécessaire n’ont pas suivi l’évolution de l’offre de transport, ce qui n’a pas manqué d’affecter la qualité de service.”

Il est vrai que les usagers des transports en commun aux quatre coins de la wilaya subissent le diktat des transporteurs.

Et les transporteurs quant à eux se plaignent du manque d’infrastructures à même de leur permettre de travailler dans de bonnes conditions. En clair, le secteur des transports dans la wilaya de Béjaïa s’est claquemuré depuis des années dans une “anarchie caractérisée” estime le wali lors d’une intervention devant les élus de l’APW au début du mois courant. Manque d’encadrement, des lignes de transport octroyées dans l’opacité inexistence de plan de transport de wilaya, absence de signalisation, diktat des transporteurs, légèreté dans la délivrance des permis de conduire, manque de vision, sont autant de griefs retenus par les élus de l’APW, à l’encontre des responsables du secteur au niveau local. Prévue pour le mois prochain, la mise en service de la nouvelle gare routière de Béjaïa est renvoyée sine die. Et pour cause, le taux d’avancement des travaux ne dépasserait pas les 85%. “A ce rythme, nous n’allons pas la livrer dans un mois” a lâché le wali, tout en estimant que l’emplacement de la gare est loin de répondre aux normes. “Son emplacement n’est pas adéquat, mais c‘est trop tard, le tir est parti” a-t-il dit, en soulignant au passage que la wilaya de Béjaïa mérité d’avoir une gare intermodale. Venant en appoint, le transport par taxis à Béjaïa demeure en deçà des attentes. Seulement 917 licences de taxis parmi les 4286 attribuées sont exploitées, soit un taux de 21, 39%. Dernièrement, la ville de Béjaïa a bénéficié d’un établissement de transport urbain dont le lancement effectif a été donné le 5 juillet dernier, avec les dix bus réceptionnés sur les 30 prévus. Quant au tarif appliqué par cet établissement (15DA), les élus de l’APW estiment qu’il est “exorbitant”. Dans sa réponse aux élus, le directeur des transports de Béjaïa a fait comprendre que “ce tarif a fait l’objet d’une étude au niveau national et est justifié par le niveau de qualité de service offert ainsi que la régularité dans l’exploitation des lignes”. Le plan de transport des bus de l’ETUB est structuré autour de six lignes, dont deux seulement sont exploitées présentement.

Les quatre autres lignes seront mises en service dés la réception des vingt autres bus.

Les usagers des transports en commun doivent encore prendre leur mal en patience avant d’avoir un service alliant qualité/prix ; devenir des ‘’clients – rois’’, en somme.

Dalil S.

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