Elle est loin l’époque où Tizi Ouzou était une région considérée à raison comme un havre de paix où il faisait bon vivre.
Tizi, la petite Suisse, disait-on à l’époque. Hélas, la Kabylie est rattrapée par la violence, l’insécurité et différents maux sociaux qui lui sont étrangers il y’a seulement quelques années.
Du coup, Tizi a perdu son statut de région paisible. La gangrène a alors conquit les espaces.
Depuis l’avènement du terrorisme et du Printemps noir, la descente aux enfers est amorcée.
La chute vers l’abîme est inévitable. Attentats, rapts, kidnappings et banditisme sont devenus monnaie courante.
L’insécurité est partout omniprésente. La menace plane sur tous les cieux et vous guette dans tous les coins et recoins de la capitale du Djurdjura.
Les vols, les faux barrages et les agressions sous leurs différentes facettes sont normalisés. Les plaintes des victimes sont restées lettres mortes et la plupart des coupables courent toujours dans la nature et redoublent de férocité.
Les attentats et les kidnappings sont alors la nouvelle trouvaille des malfrats de tout bord. En seulement quatre années, 61 kidnappings sont enregistrés en terre du Djurdjura.
Le dernier en date a eu lieu du côté de Aghribs, il y’a quelques jours, renseigne sur l’acharnement des ravisseurs qui ont poussé le bouchon trop loin. En voulant résister à ses assaillants, S. Hand a eu droit à des balles assassines.
La mobilisation citoyenne a certes permis la libération de certaines personnes enlevées, comme c’est le cas à Boghni, à Tigzirt et dans d’autres régions de la kabylie.
Mais cela ne semble pas décourager la horde de coyotes qui ne reculent devant rien pour ramasser des fortunes. Les rançons exigées pour libérer leurs prisonniers se chiffrent à des millions de dinars.
Le fruit étant mûr, il n’ y a qu’à tendre la main pour le cueillir. L’absence d’enquête et de poursuite sont pour beaucoup dans la multiplication des guets appens.
L’impunité a laissé le champ libre devant eux. Ils agissent de nuits comme de jours, à visage couverts et découverts sans la moindre inquiétude. C’est à croire qu’en Kabylie les services de sécurité sont aux abonnés absents.
Le paradoxe est que c’est dans les localités où il y a une forte présence sécuritaire que la sécurité est mise à mort.
Va comprendre quelque chose ! A travers tous les chefs-lieux et les villages de Tizi Ouzou, les malfrats s’affichent en public et ne se terrent pas. C’est la volonté de les clouer et de les mettre là où ils doivent être qui manque le plus.
Pour l’instant, les Kabyles n’arrivent plus à s’expliquer cette situation chaotique et cette psychose qui les hantent de jour comme de nuit. Ils se sentent surtout livrés aux gangs et aux vandales d’une nouvelle ère.
Va-t-on enfin faire quelque chose ou laissera-t-on la Kabylie aux semeurs de troubles et aux sanguinaires ?
Hocine. T