Les habitants des villages d’Agouni Bouffal et de Aït Izid, relevant de la commune de Souk El Tenine, sont dans le désarroi. Près d’un demi siècle après l’indépendance, ils ne disposent toujours pas d’unité de soin dans leurs villages. Pour une simple visite médicale, ils sont contraints de se déplacer à la polyclinique du chef-lieu communal. Les plus âgés sont, du coup, pénalisés. Il n’est pas facile pour un malade d’effectuer le voyage en aller-retour et avoir à payer la facture de transport. Pourtant, à Agouni Bouffal, l’unité de soin est réalisée depuis un certain nombre de mois par l’APC. Le maire de la municipalité rappellera : «Nous avons pris conscience de cette carence qui malmène les citoyens de ce village, c’est en ce sens que nous avons opté pour la construction d’une unité de soin. L’APC a fait son travail. Il ne reste qu’à équiper cette unité et affecter le personnel nécessaire, pour la rendre opérationnelle et mettre tous les citoyens à l’abri. La balle est dans le camp du secteur concerné». Quand à l’autre village d’Aït Izid, leurs peines vont semble t-il durer. Aucun projet n’est en vue pour rendre la proximité et la gratuité des soins effectives. Une politique chère aux tenants du pouvoir. Seulement la réalité dans les villages de Kabylie est toute autre. Combien sont-ils ces villages de la Kabylie qui ne disposent même pas d’une simple unité de soin ? Combien sont-ils ces patients et ces handicapés qui n’arrivent à se soigner qu’en payant le prix fort et au bout de multiples souffrances ? Combien de malades perdent-ils leur vie, faute de l’éloignement des structures sanitaires et de l’indisponibilité des médicaments et des moyens ? Pour en connaitre la réalité vécue par d’innombrables algériens, les responsables doivent sortir de leurs confortables bureaux et constater de visu les peines quotidiennes des populations. Quant aux slogans creux et aux promesses électorales, personne n’y croit plus. Du coup, le fossé se creuse entre les gouvernés et les gouverneurs. Le rétablissement de la confiance passe indiscutablement par la concrétisation des discours et des promesses faites et refaites aux Algériens depuis que le monde est monde.
Hocine Taib
