Commentaire… La mobilisation : un label qui marche

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Au moment où une très forte mobilisation citoyenne allait s’organiser pour exiger la libération, sans condition, de Omar Slimana, voilà que ses ravisseurs le libérèrent sans exiger ni rançon, ni pris le temps de le faire. C’est dire que la protestation citoyenne mêlée à la détermination de le libérer quel qu’en soit le prix à payer a eu raison du sordide aveuglement des auteurs du rapt. Si cette libération fera le bonheur de sa famille, ses amis et ceux qui ont été touchés par ce drame, il n’en demeure pas moins qu’elle sera en clair obscur en raison du décès de son cousin, quelques jours auparavant, en succombant à ses blessures. Ce qui est important à souligner est sans conteste cette mobilisation qui a tout le temps porté ses fruits et les exemples sont légion. Faudra-t-il alors faire un parallèle et signer l’équation qu’à chaque fois qu’une contestation citoyenne est en préparation, les ravisseurs abdiquent et libèrent, sans rançon, l’otage ? Ou tout simplement se pencher vers la thèse que pour perpétuer dans leur sale besogne, les ravisseurs cèdent et reculent pour mieux rebondir. Sans être dans le secret des Dieux, l’historique des enlèvements en Kabylie et qui se chiffrent à une soixantaine, indique que la mobilisation citoyenne a de tout temps porté ses fruits. Pour ne citer qu’un exemple qui avait défrayé la chronique l’été dernier, Le jeune entrepreneur de Tala Tegana (Fréha) enlevé début juillet, a été libéré le dimanche 11 juillet.

Les ravisseurs avaient exigé 3 milliards de centimes pour le relâcher, avant de se raviser sous la pression populaire. Durant toute la semaine, la population de la région de Fréha s’est mobilisée, a organisé même des battues à la recherche du refuge des kidnappeurs. Cette mobilisation a atteint son paroxysme ce samedi 10 juillet, quand des milliers de personnes ont rallié la ville de Fréha pour une marche. Et le lendemain, le jeune fut libéré.

Après 6 jours et quelques heures de son enlèvement, le jeune Omar retrouve sa famille, sain et sauf, mais il retrouvera les siens abattus. Son cousin les ayant quittés après avoir succombé à ses blessures causées par ceux là même qui viennent de libérer Omar. Après Iflissen et Boghni, Fréha vient de prouver que la mobilisation peut payer, qu’il ne faut jamais céder au chantage. C’est aussi une bonne leçon de solidarité citoyenne. Pour rappel, la Kabylie a connu des dizaines d’enlèvements, où des rançons ont été payées ou des victimes ont été tuées, avant que la population n’adopte la résistance comme réponse aux ravisseurs.

Ferhat Zafane

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