Le statut particulier de l’éducation et notamment celui de la classification dans les différents corps a pénalisé des centaines de fonctionnaires, parmi ceux-ci les professeurs d’enseignement fondamental (PEF). Initialement classés à la catégorie 14 section 1, ils se sont vus attribuer la catégorie 11. Ils ont peut-être admis cette « rétrogradation « , mais ce qu’ils n’arrivent pas à digérer c’est qu’ils n’ont plus le droit aux promotions. « Quand j’ai fait ma formation en 1976 à l’ITE, on m’a remis le diplôme de professeur d’enseignement moyen. Avec l’application de la défunte école fondamentale, on nous a changé de dénomination, on n’est devenu des PEF ! », s’indigne ce professeur de langue arabe, après 35 ans de service. Notre interlocuteur exerce pourtant les mêmes tâches que celles de ses collègues appelés « PCEF » et maintenant » PEM » et classés à la catégorie 12 avec, bien sûr, des avantages. «Actuellement, je suis professeur coordinateur de matière, pourtant on ne me donne rien alors que selon des échos que nous avons des PEF exerçant dans d’autres wilayas, eux perçoivent un bonus de 35 points et ont même reçu leurs arrêtés. Sommes-nous dans une autre république? », s’interroge la même personne. Devant toutes ces inégalités, ce corps qu’on dit en cours d’extinction ne digère pas cette différence entre des fonctionnaires exerçant la même fonction et dans les mêmes conditions de travail. « Certes, les jeunes PEF peuvent retourner sur les bancs de l’université mais nous, c’est fini. Alors qu’on nous accorde nos droits! », a ajouté un autre professeur avec ses 32 ans de service. Nous avons appris que, contrairement aux années précédentes, ces professeurs n’ont même pas le droit de passer le concours d’inspecteur ni même s’inscrire sur la liste d’aptitude des surveillants généraux et peut être même sur celle des directeurs de collèges. Nombreux sont ceux qui disent qu’ils ont été oubliés par leurs représentants au sein des commissions sur la préparation des statuts. En définitive, en dépit de tous les sacrifices consentis par cette génération pour relever le défi et accompagner toutes les réformes engagées dans le système éducatif, elle sortira par la petite porte, avec des pincements au coeur pour ne pas avoir frappé à d’autres portes quand elle était jeune.
Amar Ouramdane
