M’chedallah / Quand les abribus perdent leur vocation !

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Le transport de voyageurs au niveau de la daïra de M’chedallah est une activité anarchique et désorganisée tant sur le volet infrastructures que celui de prestation de service. Le voyageur est d’abord confronté à de pénibles et désagréables contraintes au niveau des arrêts ni aménagés ni organisés. Chacun des opérateurs dans ce créneau n’en fait qu’à sa tête, selon bien entendu ses intérêts, excepté la recette de fin de journée, rien d’autre ne l’intéresse. Ces vulgaires terrains vagues dénommés exagérément arrêts de bus n’offrent aucune commodité bien au contraire, ce sont des lieux où le voyageur subit les affres d’un climat loin d’être clément en hiver comme en été. Non aménagés, ces arrêts sont soit boueux soit poussiéreux, selon les caprices de la météo. N’étant pas équipés d’abribus, le client se retrouve des heures durant exposé à tout changement de climat. Parmi les voyageurs, on retrouve des vieillards, des nourrissons et des femmes enceintes, bien entendu tous issus des couches sociales défavorisées et inclus dans les rangs des…laissés pour compte. Même leur révolte devant cet état de faits, ils doivent la ravaler en absence d’une oreille attentive de nos officiels qui ont d’autres chats à fouetter. En plus de ces contraintes relatées, ces arrêts de bus sont bombardés par des détritus et autres ordures ménagères sur lesquels piétinent les citoyens. Les quelques rares abribus aménagés au carrefour d’Ahnif ou sur la ligne M’chedallah-Assif Assemadh, sont transformés par des jeunes…errants en urinoirs ou en «fumoirs». Les odeurs nauséabondes qui enveloppent ces équipements font fuir les voyageurs qui préfèrent attendre à l’air libre. Ce décor hideux plonge le voyageur dans un état d’écoeurement et de révolte avant que le voyage épuisant ne finisse de l’assommer et le rendre groggy. Le voyageur qui doit emprunter l’un de ces véhicules pétaradant sales et déglingués, souffriras des odeurs régnants à l’intérieur, notamment celles émanant des boules de tabac à chiquer, entassées sous les sièges, des relents de vomisseurs. Il doit s’arrimer solidement pour éviter de se cogner la tête ou écraser son voisin à cause de la façon de conduire de ces tacots, pied au plancher, sachant que la recette dépend du nombre de rotations effectuées, les chauffeurs engagent une course-poursuite entre eux et contre la montre. Même si le nombre de ces véhicules de transport est en continuelle augmentation, au point d‘en finir avec la crise du transport d’il y a quelques années, la prestation de service, la culture du confort, la sécurité et le bien-être du clients sont inexistants. Ce secteur du transport de voyageurs doit faire objet d’une réorganisation de fond en comble à M’chedallah où, en plus de toutes ces contraintes énumérées, s‘ajoute un nombre non négligeable de ces transporteurs qui travaillent au noir et qui tiennent la dragée haute à ceux autorisés à exercer et qui payent toutes les charges, mais qui se retrouvent face à une concurrence déloyale acharnée. Une opération «coup de poing» dans ce créneau est plus qu’indispensable.

Oulaid Soualah

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