Le Clasico, Barça-Real, opposera ce soir les deux clubs les plus riches du monde. Sur fond de polémique en Espagne sur la répartition des droits TV. Des images au prix fort. Le duel Ronaldo/Messi va tenir en haleine des millions de télespectateurs en même temps qu’il va alimenter la formidable tirelire des marques Real et Barça, numéros un et deux du business football mondial. Le Real Madrid est devenu le premier club, tous sports confondus, à dépasser la barre des 400 millions d’euros de revenus, tandis que sa saison de rêve en 2008-2009 a valu au FC Barcelone de dépasser Manchester United. Leur puissance économique, les frères ennemis de la Liga la doivent en partie aux droits télévisés, négociés en Espagne au gré à gré et non dans le cadre d’une négociation collective, comme en France par exemple. Ce système, incroyablement inégalitaire, est de plus en plus contesté. Les deux grands d’Espagne accaparent 55% des revenus TV et près de 20 fois plus que les équipes les moins bien loties ! Faut-il rappeler la forte corrélation entre puissance financière et résultats sportifs ? Deux titres nationaux seulement ont échappé au «Big two» ces dix dernières saisons. Aucun depuis six ans. Le débat agite actuellement le Championnat : onze clubs, dont Valence et l’Atletico, ont signé avec le couple infernal un accord modifiant la répartition des droits à horizon 2015, mais six autres – Séville, Villarreal, Athletic Bilbao, Espanyol, Real Saragosse et Real Sociedad – ont jugé ce rééquilibrage encore insuffisant. Le risque, c’est le syndrome écossais, illustré par le face à face Rangers-Celtic dans un désert concurrentiel. «Il est déjà de plus en plus difficile de vendre la Liga à l’étranger», avertit José Maria Gay, expert de l’économie du football à l’université de Barcelone.