Pour une meilleure stratégie préventive

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Certains métiers, comme le taillage de pierre, la soudure, la boulangerie ou l’industrie du textile et de minerai sont générateurs d’affections respiratoires, selon les intervenants, dont 8% de ces troubles sont de nature obstructives des voies respiratoires (bronchites chroniques, asthme) dues à l’exposition à la poussière, aux gaz et autres produits chimiques toxiques.

Les 17émes journées de médecine du travail organisées par la société algérienne de médecine du travail, avec les concours de la faculté de médecine et du CHU de Béjaïa et qui ont eu lieu au campus d’Aboudaou les jeudi et vendredi derniers, ont axé leurs débats autour des risques et maladies dites professionnels les plus répandus, notamment le stress lié au travail et les multiples atteintes respiratoires en rapport avec les nuisances de certains métiers et domaines industriels.

Ces maladies liées au travail qui sont en exponentielle avec l’évolution de l’industrie interpellent les spécialistes de la médecine de travail, les chefs d’entreprises et autres responsables du monde actif à conjuguer leurs efforts pour identifier et évaluer les risques et les facteurs de risques « afin de trouver la meilleure stratégie préventive capable de minimiser la nuisance ». Certains métiers, comme le taillage de pierre, la soudure, la boulangerie ou l’industrie du textile et de minerai sont générateurs d’affections respiratoires, selon les intervenants, dont 8% de ces troubles sont de nature obstructives des voies respiratoires (bronchites chroniques, asthme) dues à l’exposition à la poussière, aux gaz et autres produits chimiques toxiques. Des travaux d’expertise et de recherche épidémiologiques effectués dans certains minerais et usines de ciments et amiantes ont révélé que la prévalence de ces pathologies est en hausse durant les 20 dernières années, à l’image des silicoses (poussière dans les poumons), broncho pneumopathie chroniques respiratoires obstructives BPCO et tumeurs pulmonaires, aggravées par des facteurs de risques, à savoir le tabagisme, la durée d’exposition et l’âge.

L’Algérie a enregistré 500 mille à 700 mille cas de ces atteintes respiratoires professionnelles dites aussi pneumoconioses, dont 50%de silicoses, ont révélé des medecins du CHU de Annaba ayant fait une recherche sur les BPCO professionnelles dans une mine de l’est du pays.

Dans notre wilaya, le constat donné par le Dr. Derradj concernant les tailleurs de pierres est explicite sur les conditions pénibles de travail endurées par ces artisans en déclarant que “ce métier est sorti de l’anonymat de par les risques et les dangers qu’il génère au grand dam de ceux qui le pratique’’.

En l’absence de données épidémiologiques exhaustives, et au manque d’une réglementation adéquate, s’ajoute aussi, la non reconnaissance de ces maladies par certaines assurances sociales pour laisser un trou noir en matière de médecine de travail et la sécurité des travailleurs.

Dans ce domaine, le professeur Graba représentante du ministère du Travail trouve nécessaire que “l’aspect de l’expertise soit relevé au même niveau que les aspects de la recherche et de soins’’. Un autre thème ayant fait le débat lors de ce conclave de Béjaïa est celui du stress professionnel qui est en nette progression ces dernières années, qui n’est pas sans avoir des répercussions sur le comportement des travailleurs avec des caractéristiques de violence et d’agressivité. Il a été rapporté à cet effet, que la surcharge de travail, les exigences excessives de l’employeur et le manque d’organisation sont à l’origine de l’apparition du stress lié au travail qui peut engendrer des maladies cardiovasculaires graves. Si les spécialistes en la matière jugent que les moyens de prévention du stress existent, il n’en demeure pas moins que la réglementation spécifique à ce fléau fait encore défaut. L’on s’est accordé à dire que la solidarité entre les travailleurs, l’amélioration des conditions socio-professionnelles et surtout le rapprochement entre l’employeur et ses employés sont nécessaires pour éloigner ces derniers de la déprime. Enfin, des tables rondes sont prévues durant ces deux journées pour discuter du tabagisme et des risques professionnels dans l’industrie de l’agroalimentaire pour arriver à des conclusions qui serviront selon le professeur Haddad, président du congrès, à élaborer une thèse finale et la mettre à la disposition des praticiens spécialistes de la médecine du travail.

Nadir Touati

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