Quarante-trois années après l’Indépendance de notre pays, les valeureux chouhada, morts pour la patrie, sombrent toujours dans l’oubli, et leurs rares compagnons d’armes, les vrais, encore en vie, déplorent la négligence dont font preuve les familles et les autorités envers les sépultures des martyrs. Depuis une semaine, le cimetière des chouhada de la localité de Takerboust a été partiellement démonté pour en refaire une “beauté” et un relookage digne d’un carré des martyrs. Pour rappel, ce carré des chouhada, construit au lendemain de l’indépendance n’avait jamais connu une quelconque rénovation, si ce n’est les quelques coups de pinceaux, occasionnellement. En 2002, c’était le cimetière des martyrs de Selloum qui avait été entièrement rénové, en début d’année, c’était celui de Bahalil, et actuellement c’est au tour de Takerboust de bénéficier d’une sépulture digne de ce nom. Il est tout de même étrange que les ayants droit de ces héros de la révolution, grassement rémunérés, ne se recueillent pour ainsi dire jamais sur les tombes des chouhada, et n’aient jamais pensé à restaurer eux-mêmes le carré des martyrs, mais ils n’omettent cependant pas de se recueillir une fois tous les trimestres devant les guichets d’Algérie Poste pour percevoir leurs magots. Ingratitude où inconscience ? Nul le sait, mais comme disait si bien le défunt Bessaoud Mohand Arab : “Heureux les martyrs qui n’ont rien vu”.
B.B.
