La Dépêche de Kabylie : A la veille du championnat du monde, comment se sent notre championne ?ll Soraya Haddad : Sincèrement, je n’ai pas à me plaindre. Je suis très sereine et concentrée sur ces joutes. Physiquement, c’est la grande forme. Bref, je suis prête pour aborder ce Mondial avec la ferme ambition de réaliser mon objectif.
Quel est justement l’objectif que tu t’es assigné ?ll Vous savez, un sportif doit toujours travailler pour aller plus vite, plus haut et plus loin. En ce qui me concerne, j’ai déjà gagné tous les titres : africain, arabe et méditerranéen. Pour l’avenir, le titre mondial est désormais mon seul objectif et ces championnats du monde représentent pour moi une opportunité très intéressante. Certes, ça sera très difficile car j’aurai en face de moi des adversaires très fortes et expérimentées, mais je les affronterai avec un esprit de combattante et de gagnante tout en évitant de commettre des fautes tactiques comme celles que j’ai commises aux jeux Olympiques d’Athènes.
A El Kseur, des rumeurs circulent sur ton départ vers un autre club algérois cette saison, qu’en est-il exactement ?ll A la veille du championnat du monde, je préfère ne rien dire. Je préfère plutôt me concentrer sur ces joutes mondiales durant lesquelles je me défoncerai pour honorer dignement l’Algérie, mon club et mon village El Kseur.
Donc du démens ces rumeurs ?ll (Rire)… Vous savez à El Kseur, j’ai appris les ABC du judo et si j’ai atteint ce niveau de performance aujourd’hui, c’est grâce au dévouement des dirigeants et des entraîneurs qui m’ont orientée, dirigée et accompagnée. Durant de longues années, ils se sont sacrifiés pour me mettre dans les meilleures conditions de préparation, mais malheureusement les moyens financiers de mon club connaissent une baisse, paradoxalement au moment où nos résultats prennent des proportions jusqu’à atteindre le haut niveau.
C’est peut-être pour ces raisons que tu veux quitter ce club pour un autre mieux nanti ?ll C’est vrai qu’un sentiment d’injustice me ronge depuis déjà quelques saisons. Comment voulez-vous que je demande à ce que je sois indemnisée à ma juste valeur tout en sachant que le budget du club ne le permet pas ? Donc là je reste partagée entre le cœur et la raison en me posant la question : Dois-je continuer par amour au club afin que je ne me sente pas ingrate vis-à-vis des gens qui m’estiment et que j’estime évidemment ou changer de club pour assurer mon avenir sur le plan social ? La réponse à la question je l’a trouverai après mon retour d’Egypte. Pour le moment, je n’en ai pris aucune.
Et les autorités locales dans tout ça ?ll En dehors des lettres de félicitations que je reçois du wali de Béjaïa à chaque fois que j’obtiens un résultat et de l’aide de l’entreprise COJEK que je tiens à remercier pour l’occasion, je vous avoue que je suis totalement oubliée. Mon seul réconfort, ce sont les nombreux encouragements des gens qui m’interpellent dans la rue à El Kseur, Béjaïa et ailleurs.
S. K.
