Bouira : Protesta, faux barrages et lait en sachet

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L’année 2010 aura été marquée par un certain nombre de faits durant ces douze longs mois au cours desquels la population s’est retrouvée face à des situations, pour le moins que l’on puisse dire assez cocasses. En premier lieu, sur le plan économique et social, les habitudes alimentaires ont dû s’adapter pendant plusieurs mois, à une pénurie de lait en sachet. Se lever aux aurores, pour surveiller le camion chargé de la distribution du lait aura été une activité quotidienne pour des pères de famille qui jusqu’à il y a encore quelques jours, un passé récent se battaient comme des chiffonniers pour avoir ce produit. Une crise qui rappelle celles vécues durant les années 1980 à tel point qu’un gérant d’une épicerie n’a pas hésité à obliger les clients à acheter un nombre bien déterminé de pots de yaourt avec un sachet de lait. Par ailleurs, la saison oléicole de cette année, a aussi été l’une des bonnes surprises que nous a réservée 2010. Avec une production qualifiée d’excellente et un rendement en huile important, les services de la DSA de la wilaya tablent sur une production de près de 6,5 millions de litres. De quoi rendre le sourire aux agriculteurs et aux ménages, qui pourront de nouveau voir ce produit sur leur table à un prix abordable.

Sur le plan sécuritaire, le retour progressif au calme est également, un constat que d’aucuns peuvent faire. Cette accalmie relative est telle que les automobilistes traînent jusqu’à des heures tardives sur le bitume. Chose encore impensable il y a de cela quelques années. En effet, l’année 2010 est l’année qui a le moins enregistré d’attentats et autres faux barrages. Toutefois, les actes d’agression du grand banditisme à l’encontre des automobilistes ont marqué l’actualité de la région. Au mois de février dernier, un citoyen se rendant dans sa propriété à bord de son véhicule, a été quasiment laissé pour mort, par une bande de voyous qui l’ont délesté d’une somme d’argent et de son portable. Cette bande de malfaiteurs sévissant dans la région de Tikjda notamment, aura finalement été démasquée et croupie actuellement en prison. Par ailleurs, l’année 2010 est l’année qui a aussi enregistré une présence importante des services de sécurité tous corps confondus, confinant ainsi les hordes sauvages dans leurs derniers retranchements. Dans le même ordre d’idées, il y a lieu de souligner que l’une des plus importante opération de traques terroristes a eu lieu fin 2010. Ce qui a engendré un autre fait marquant : la perturbation deux semaines durant, de l’ensemble des réseaux téléphoniques.

La protestation citoyenne s’est encore une fois illustrée au cours de cette année avec des “revendications” et “des plateformes” à tout-va. Si le blocage des routes et autres institutions telles les sièges des APC et autres daïras est devenu monnaie courante, la fermeture au cadenas d’une …banque est un fait rare que l’on mettra à l’actif des retraités de la daïra de M’chedallah. La pénurie d’eau potable est un autre motif, qui a fait sortir les citoyens d’Ahl El Ksar dans la rue, à telle enseigne que ces derniers étaient contraints de “se prêter des jerricans”. Toujours sur le registre de l’eau “potable», la suspicion et la soif des citoyens raccordés à partir de Tilsdit est allée crescendo. En effet, durant toute la saison estivale, il fallait avoir le cœur bien accroché pour tromper ces lèvres dans l’eau coulante des robinets. Car une odeur nauséabonde et putride se dégageait de ce liquide. Les problèmes de logements ne sont pas en reste, car ils ont périodiquement suscité des vagues de protesta. Une protesta qui n’a pas épargné les lycées et ce jusqu’au Centre universitaire de Bouira. Ce dernier qui vient de voir nommé un nouveau directeur, a été maintes fois paralysé par des grèves cycliques. La dernière en date même si elle a été derrière l’avènement d’un nouveau directeur, n’a pas encore connu son épilogue.

Tout n’est pas gris puisque l’année 2010 est l’année qui a “assisté’’ à la mue de Bouira, qui passe du gros faubourg à une véritable cité où il y fera bon à vivre. Mais toute la dynamique que connaît le chef-lieu en matière de lancement de boulevard, trémie… n’a pas été sans générer son lot de casse-tête quotidien aux automobilistes, qui prennent leur mal en patience pour aller d’un point A au point B. Cela dit, même si le réseau routier à travers la wilaya a connu beaucoup de modernisation, cela n’a pas aidé à revoir à la baisse le nombre d’accidents enregistrés.

Le vent de redressement qui secoue la maison FLN a pris ancrage à Bouira, en la personne de l’ex-ministre, et non moins député Kara Med Seghir. Ce dernier avec quelques élus tentent de renverser la vapeur comme cela a été fait auparavant par leur chef, l’actuel Belkhadem qui avait dégommé Benflis.

Les derniers souffles de l’année 2010 auront été marqués par une “escarmouche’’ dont se serait passée la corporation de la presse. En effet, à quelques encablures du nouvel an, et à l’occasion du deuxième anniversaire de l’existence de la radio Bouira, son directeur a usé d’un lexique digne d’un chiffonnier à l’encontre d’un confrère de la presse écrite. Ce dernier n’avait fait saisir que l’opportunité de cet anniversaire, pour souligner à juste titre d’ailleurs combien la radio de tous les Bouiris lèse ses auditeurs berbérophones et combien aussi elle est fermée au débat contradictoire.

B. D. B.

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