La rue gronde à Béjaïa !

Partager

Un vent de colère souffle sur plusieurs régions de la wilaya de Béjaïa notamment celle de la Soummam ces trois derniers jours. Suite aux augmentations des prix des produits alimentaires de base, la réaction de la rue a été spontanée et violente. Des jeunes et moins jeunes sont descendus depuis mercredi soir dans la rue,pour protester contre les hausses des prix des produits alimentaires de base et la malvie des pans entiers de la société.

Dans la commune d’Akbou d’où est partie la première étincelle de ce qui s’apparente à des émeutes de la faim, des centaines de citoyens en colère ont fermé la RN 26, reliant Béjaia à Alger, à la circulation depuis mercredi soir. Les journaux paraissant vendredi, n’ont pas été distribués à Bejaia.

Akbou : Première étincelle

La colère des manifestants a monté d’un cran dans la journée d’avant-hier, jeudi, dans la commune d’Akbou, en saccageant plusieurs bâtiments publics, dont le siège du tribunal qui a été la première cible des manifestants, une agence postale, une officine publique, le nouveau CEM de la ville, le siège de l’ADE, la recette des impôts et le siège de la Sonelgaz. Même le commissariat de la ville a été pris pour cible par les manifestants qui ont usé de jet de pierres. Selon des sources locales, de violents affrontements ont opposé jeudi, et ce durant plusieurs heures, des jeunes aux forces anti-émeute dépêchées pour renforcer la sécurité autour des édifices publics et disperser la foule. Les manifestants ont usé de jets de pierres en direction des policiers et ces derniers ripostaient par des tirs de bombes lacrymogènes. Au cours de ces affrontements trois blessés légers ont été dénombrés parmi les manifestants et sept parmi les policiers. Les forces de sécurité auraient arrêté selon des recoupements, plusieurs manifestants à Akbou. L’on parle d’une vingtaine de jeunes arrêtés durant la nuit de jeudi à vendredi à Akbou seulement. Par ailleurs, des dizaines de logements sociaux ont été squattés par des individus au lieudit ‘’ancienne caserne’’ au centre- ville d’Akbou.

Sidi Aïch : Plusieurs édifices publics incendiés

Par effet de contagion, la protestation a gagné la commune de Sidi Aich en fin d’après-midi de jeudi. Des centaines de jeunes ont commencé à prendre possession de la rue à partir de 19h. La encore, les manifestants ont crié leur ras-le-bol quant aux dernières flambées des prix des produits alimentaires de base, à l’image du sucre, l’huile de table, café et bien d’autres produits avant de s’en prendre à tout ce qui représente le pouvoir central dans leur région. Ainsi, le siège de la Sonelgaz de Sidi Aich et une voiture de service de type Renault Express de la même institution ont été incendiés par des manifestants dont la colère était à fleur de peau. De même que le siège de l’Algérienne des eaux a été saccagé par les manifestants sous les yeux des policiers qui ne sont pas intervenus préférant observer sans rien faire. Des colonnes de fumée, provenant de pneus embrasés, s’élevaient dans le ciel durant la nuit de jeudi à vendredi aux quatre coins de la ville de Sidi Aich plantant du coup le décor d’un Printemps noir bis ! Des scènes similaires ont émaillé ces trois derniers jours la municipalité d’Akbou. Des barricades ont été dressées principalement à l’aide de pneus en flamme, des branchages et divers objets hétéroclites sur la RN 26. La commune a été isolée du reste du monde depuis mercredi soir, par les manifestants en bloquant tous les axes routiers qui desservent la ville.

Les affrontements entre manifestants et forces anti-émeutes ont duré jusqu’à tard dans la nuit de jeudi à vendredi. Et la situation demeurait excessivement tendue durant la journée d’hier, tant à Akbou qu’à Sidi Aich. Les émeutes ont repris de plus belle hier encore,après une accalmie qui n’aura duré que quelques heures dans les communes d’Akbou et Sidi Aich.

Kherrata : la mairie saccagée

A l’Est de la wilaya de Béjaia, ce sont des centaines de jeunes qui ont investi hier- matin, la rue dans la commune de Kherrata. La manifestation a vite tourné à l’émeute suite à l’intervention des éléments de la Gendarmerie nationale. Selon notre correspondant à Kherrata, les manifestants ont pris pour cible le service d’état civil de la municipalité en saccageant tout le mobilier qui se trouve à l’intérieur.

Des barricades ont été dressées sur la route nationale 09 reliant Béjaia à Sétif par les manifestants.

Une atmosphère de guerre régnait hier à Kherrata, selon des sources locales, en précisant qu’un blessé a été enregistré au cours des heurts qui ont opposé les manifestants aux gendarmes.

Ighzer Amokrane : heurts avec les forces de l’ordre

Dans la commune d’Ighzer Amokrane, des sources locales affirment que des heurts ont opposé manifestants et forces de l’ordre à la lisière du commissariat de la ville. Là des citoyens de passage à bord de leurs voitures, assure une source fiable, ont été rançonnés par des individus sans scrupule. A Bakkarro, la colère des citoyens s’est déversée dans la rue en fin d’après-midi de jeudi en fermant la RN 9 temporairement à la circulation. La situation en a été de même à Seddouk où des escarmouches ont été signalées.

Dalil S

Partager