Une région à la recherche d’une vraie dynamique de développement

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Le wali de Tizi Ouzou a effectué jeudi dernier, une visite de travail dans les six communes de Draâ El Mizan où il a eu à inspecter plusieurs projets. Le logement a eu droit à la part du lion.

C’est l’une des régions les plus pauvres de la wilaya de Tizi Ouzou en la matière. À l’instar des communes de l’axe du sud, s’étalant de M’kira jusqu’aux Ouacifs, le sous-développement est palpable à Draâ El Mizan. Pour sa toute première visite sur le terrain, M.Bouazgui, wali de Tizi Ouzou, a eu une idée du travail colossal qui reste à accomplir dans tous les domaines pour permettre à la wilaya de relever la tête et s’inscrire dans une vraie dynamique de développement. Face à l’optimisme, que certains qualifient de démesuré des autorités locales qui se vantent d’un avancement « fictif » des projets lancés, une simple inspection permet de relever des défaillances et un grand laxisme dans la gestion de dossiers aussi importants que celui du logement. La visite effectuée avant-hier par le wali de Tizi Ouzou, dans la daïra de Draâ El Mizan, a également montré combien les citoyens, qui se sentent abandonnés, ont soif de communiquer avec les autorités. Ce qui explique d’ailleurs le nombre important de manifestations publiques et de blocages des routes signalées dans la région. Cette visite, pourrait, si elle est suivie de concrétisation des engagements pris, réhabiliter la confiance entre les citoyens et les autorités. Dans ce sillage, Le premier responsable de la wilaya de Tizi Ouzou a eu, avant-hier lors de sa première sortie sur le terrain effectuée dans la daïra de Draâ El Mizan, l’opportunité de voir de près le retard pris par les différents projets de développement à l’image du programme de logements dans ses différentes formules. Durant le périple qui l’a amené à inspecter les projets de toutes les communes de la daïra de Draâ El Mizan, M.Bouazgui, n’a pas caché sa colère face au laxisme constaté comme dans le cas de la résorption de l’habitat précaire à Frikat dont le programme n’arrive pas à se concrétiser sur le terrain. Il y aussi le cas des 104 logements destinés à reloger des familles en difficulté et qui n’ont pas été à ce jour, lancés, au grand dam de toutes les familles qui vivent dans des conditions pénibles. A Ait Yahia Moussa, première escale de la visite du wali, l’insécurité qui règne en maître des lieux a été soulevée par le premier magistrat de la commune qui s’est plaint surtout de l’absence de sécurité au sein de sa commune, notamment au chef lieu où la drogue se vend au su et vu de tous. A ce sujet, le nouveau siège de la brigade mobile de la police judiciaire qui pouvait présenter des solutions quoique partielles, n’est pas encore fonctionnel bien que les travaux aient été réalisés et achevés depuis des mois. Le représentant de la police indiquera que l’inexistence d’un célibatorium empêche l’inauguration officielle de la nouvelle structure. M.Bouazgui soulignera, à ce propos, que ses services sont prêts à débloquer le financement nécessaire pour la réalisation d’un célibatorium, à condition que la municipalité trouve une assiette foncière pour le projet. A Ain Zaouia, l’une des communes les plus pauvres de la wilaya de Tizi Ouzou, le wali inspectera le projet des 58 et 148 logements sociaux en cours de réalisation. Là aussi, le retard est particulièrement frappant. Les 148 logements sociaux qui surplombent le centre-ville de Ain Zaouia et inscrit sur le programme 2006, n’est qu’à un taux d’avancement estimé à 20 % avec une consommation qui avoisine les 66 %. L’entreprise en charge du projet justifiera le retard par les conditions climatiques défavorables et la nature du terrain qui ne permet guère d’avancer notamment en période hivernale. Cependant, face au constat établi par l’entreprise, classée au niveau cinq en matière de qualification, quant à l’absence d’un plan de charge conséquent en raison des difficultés et surtout les passe-droits qui caractérisent les offres, le wali de Tizi Ouzou rassurera son vis-à-vis: « La priorité sera donnée à nos entreprises au niveau de la wilaya. Je ne comprends pas qu’une une entreprise classée au niveau cinq ne puisse pas bénéficier d’un plan de charge, c’est aberrant » fera-t-il remarquer.

« Faites travailler les entreprises locales ! »

Le même sujet reviendra dans la commune voisine, Frikat, en l’occurrence. La bibliothèque communale de Frikat a été réalisée par une entreprise locale classée dans la catégorie une. S’étalant sur une surface de 703 m2, l’infrastructure réalisée sur le FCCL, a coûté 1.5 milliards de centimes. Le premier magistrat de la wilaya de ne cachera pas sa satisfaction quant à la qualité du travail accompli, tout en suggérant plus d’efforts en matière d’habillage de la bibliothèque pour permettre justement à ses usagers, les écoliers en particulier, de bénéficier d’un bon cadre de travail. « Faites travailler les entreprises locales ! » a asséné le wali en direction de ses services. Il faut dire, dans ce sens, que des dizaines d’entreprise issues de la wilaya, gérées en majorité par de jeunes universitaires et créées dans le cadre des dispositifs d’aide à la création de micro entreprises, peinent à se faufiler entre les gros bras, se condamnant, de ce fait, à une mort lente. Face au programme conséquent, estime M.Bouazgui, il est important que les entreprises locales puissent bénéficier d’un plan de charge qui leur permettra de créer de l’emploi au sein de notre wilaya. Le logement a occupé une grande place dans le programme de la visite du wali de Tizi Ouzou à Draa El Mizan. La résorption de l’habitat précaire à Frikat n’arrive toujours pas à atteindre sa vitesse de croisière en raison de difficultés et autre blocages administratifs qui empêchent la concrétisation du programme de 174 logements dont a bénéficié cette commune aux ressources financière limitées. « Je ne comprends pas qu’un tel programme puisse avoir un tel retard. Il n’est pas normal que des citoyens attendent dans leurs baraques dans des conditions déplorables, il faut accélérer les démarches pour lancer dans les deux mois qui suivent les 164 logements » a notamment déclaré M.Bouazgui en direction du chef de daïra de Draa El Mizan. Il donnera, à l’occasion, un délai d’un mois pour l’achèvement de l’opération de viabilisation de la cité des 20 logements destinée au relogement des citoyens résidant actuellement dans des baraques de fortune au centre-ville de Frikat. A Draa El Mizan, le premier magistrat de la wilaya de Tizi Ouzou sera interpellé par des citoyens qui se sont plaints des mauvaises conditions de vie dans leurs cités respectives. Lors de l’inspection du projet, portant réalisation de logements à la Zhun dont 250 logements financés sur le fonds d’Abou Dhabi, avec une dotation financière de plus de 21 milliards de centimes, M.Bouazgui donnera des instructions pour accélérer la réalisation des travaux de voirie et de réseaux divers ainsi que le branchement du gaz de ville et de l’électricité. Concernant les 104 logements, les services de la direction de l’urbanisme et de la construction se sont engagés à achever les travaux de voirie et d’AEP dans un délai d’un mois « Ce sont des points qui devaient trouver des solutions au cours d’un comité technique de daïra, ne laissez pas les choses suspendues comme ça ! » Insistera t-il.

« L’optimisme des autorités locales, la colère des citoyens ! »

Des jeunes en colère contre les autorités locales ont interpellé le wali sur l’état de leurs cités et la qualité des travaux réalisés: « Nous n’avons pas d’espaces verts, ni d’aires de jeux, on ne peut plus évoluer dans de telles conditions; les logements n’offrent même pas le minimum de conditions de vie. Ni électricité ni même le gaz! » Dira un jeune. Un autre abordera le cas des logements squattés que le président d’APC de Draa El Mizan a également soulevé M.Bouazgui s’engagera à trouver une solution à cette épineuses question: « Je reconnais qu’il y a des problèmes, nous sommes là pour trouver des solutions » déclarera-il. Un autre citoyen interpellera le premier magistrat de la wilaya de Tizi Ouzou sur l’absence d’infrastructures sportives pour les jeunes de la localité et citera notamment le cas de la salle omnisports qui croule sous les décombres. Non prévu dans le programme initial, le site sera, sur demande du wali, visité par la délégation. Et, là le constat est sans appel. Un énorme gâchis ! Une infrastructure qui pouvait servir pour le mouvement sportif local et qui est complètement abandonnée. Le projet de réhabilitation de l’infrastructure est remis en cause en raison d’une étude de sol qui fait ressortir l’existence d’une nappe d’eau. A ce sujet, l’hôte de Draâ El Mizan donnera instruction pour la construction d’une autre salle omnisports, d’autant plus que l’assiette existe, ainsi que l’enveloppe financière estimée à 12 milliards de centimes. Les élus locaux soulèveront, en outre, l’impérative réalisation d’une déviation de la ville de Draâ El Mizan qui la libérera des poids lourds qui provoquent quotidiennement d’énorme embouteillages. Le wali de Tizi Ouzou inspectera, dans le même cadre, les projets des deux bibliothèques communales à Draa El Mizan et Tizi Ghenif. La délégation devait poursuivre sa visite, en fin d’après-midi, à Tizi Ghenif et M’kira.

Omar Zeghni

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