Le centre- ville de Tizi Ouzou s’embrase

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Rideaux des commerces baissés, routes barricadées et de violents heurts entre les forces de sécurité et les jeunes en colère qui ont fait plusieurs blessés des deux côtés … la journée d’hier,a été particulièrement agitée au centre -ville de Tizi Ouzou.

Apres le calme precaire, faudrait – il le souligner, qui a régné durant la matinée, les heurts violents entre des jeunes en colère et les forces de l’ordre ont repris dans l’après -midi.

Après donc une soirée fortement agitée, les échanges ont repris, les jeunes protestataires ont notamment ciblé les édifices publics et les banques privées. Il est 13 heures, la circulation au niveau de la grande rue est, contrairement à l’accoutumée, moins dense. Le centre -ville donnait, bizarrement, l’impression d’attendre un événement particulier, la psychose se lisait déjà sur les visages des citoyens qui pressent le pas. Il faut dire que les nouvelles d’une soirée particulièrement agitée ont vite fait le tour des quatre coins de la wilaya. il est 13 heures de l’après-midi, le calme précaire qui a régné durant toute la matinée d’hier, a été soudain bouleversé par des jets de pierres et des cris provenant de la grande rue, précisément au lieu dit Square du centre- ville. Une dizaine de jeunes ont pris pour cible le siège de la CNEP de Tizi Ouzou. Le mur rideau de cette banque a été sérieusement endommagé par des jets de pierres. Rapidement une foule de curieux s’amasse autour du « coin ». Les forces de sécurité observent de loin, la scène avant de prendre la décision d’intervenir une dizaine de minutes après et c’est l’éternel échange ! Les images du Printemps de 2001 sont toujours vivaces dans la mémoire des citoyens de la région. Des émeutiers d’un coté s’en prennent aux forces de l’ordre par des jets de pierres et ces derniers qui ripostent par des tirs de gaz lacrymogène.

Les émeutes se propagent …le centre- ville s’emflamme !

En un laps de temps très court, le mouvement de contestation s’élargie à travers les quartiers du centre- ville. 14 heures soit une heure après la reprise des heurts, le centre -ville est gagné par l’émeute. Les forces de sécurité ont tenté de disperser les manifestants et éviter ainsi un regroupement massif de jeunes. Les quartiers faisant face à la mosquée de Tizi Ouzou, sont invisibles, tant la fumée a envahi le coin. L’air est irrespirable en raison des pneus brûlés par les manifestants et les tirs de gaz lacrymogène.

Une atmosphère qui rappelle bien le Printemps noir. La contestation s’emparera des quartiers du centre- ville. Les émeutes ont été très intenses dans plusieurs coins de la ville de Tizi Ouzou.

On citera dans ce sillage, les heurts qui ont eu pour théâtre la rue longeant la cité des Palmiers, le boulevard Houari Boumediene, les 240 logements, la cité 5 juillet et au centre-ville autour du rond point.

Quelques éléments des forces de l’ordre tentent, vainement, de calmer des jeunes « Nous n’avons rien à vous dire, laissez nous crier notre ras le bol, notre vie n’a pas de sens dans une telle conjoncture économique si difficile » lance un jeune en direction d’un policier qui tentait de le raisonner. La discussion a été interrompue par un mouvement de panique,car des jeunes tentaient de s’échapper en courant dans tous les sens.

Des édifices publics sous haute surveillance

Alors que des dizaines de jeunes continuaient à vociférer leur mal vivre et crier leur désespoir, d’autres ne cachent par leur désapprobation quant aux méthodes utilisées « la région de Tizi Ouzou a connu tellement d’événements qu’on ne peut plus s’engager facilement dans un mouvement pareil. La Kabylie panse toujours ses blessures et le Printemps noir est dans les mémoires » fait remarquer un quadragénaire. Des déclarations rapidement defendues par un autre jeune, qui dira « c’est complètement faux ! Il faut que les gens sachent que les jeunes souffrent plus que d’autres de cette mal vie. On est obligé à tenter des Harga pour échapper à cette dure réalité. Le chômage pousse les jeunes au désespoir. Regardez le nombre de jeunes qui cherchent à quitter le pays par tous les moyens » fulminera t-il.

Les forces anti émeutes ont notamment sécurisé les principaux édifices publics. On citera le siège de la Badr, la wilaya, le siège APC, entre autres. Les manifestants ont barricadé la grande rue restée bloquée durant des heures, la tension est restée vive durant toute l’après- midi.

Il faut dire que la particularité des manifestations d’hier est l’absence de slogans clairs scandés par les manifestants.

Le siège Air Algérie complètement saccagé

Cependant, ce sont les événements de la veille qui ont été les plus violents. On dénombre plusieurs blessés parmi les manifestants et les forces de l’ordre.

Durant la soirée du vendredi au samedi, le siège d’Air Algérie situé au centre-ville de Tizi Ouzou a été complètement saccagé et pillé par un groupe de manifestants.

Hier matin, le siège offre une triste image, des documents jonchaient le trottoir, des billets d’avions volaient en l’air, le matériel informatique où du moins ce qui en reste est complètement détérioré.

L’entrée principale du siège de la wilaya a subi d’énormes dégâts. Des manifestants s’en sont également pris par des jets de pierre au siège de l’Assemblée populaire de wilaya.

« Aïn El Hammam : la BDL en feu ! »

Des localités éloignées du chef- lieu de wilaya ont été egalement touchées par ces heurts.c’est le cas le dire notamment pour les ville de Tadmait, Draa Ben Khedda et Ain El Hammam.

Dans l’ex Michelet, des heurts ont opposé au milieu de journée d’hier des jeunes en colère aux forces de l’ordre.craints des slogans hostiles aux autorités, des jeunes s’en sont pris aux forces de la sûreté urbaine qui ont réagis par des tris lacrymogène.

Aux environs de 15h, les manifestants ont mis le feu au siége de la banque de développement local (BDL) située à l’entrée de la ville de Ain El Hammam. Les émeutiers ont, selon une source locale, saccagée la structure et détruit toute la paperasse. En fin de journée d’hier, les émeutes se sont poursuivaient, les heurts se sont concentrés principalement dans la grande rue de Tizi Ouzou où une vive tension été toujours perceptible.

Omar Zeghni

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