Apres une relative accalmie en matinée, d’intenses affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont été enregistrés au centre- ville de Tizi Ouzou. Pour le troisième jour consécutif, les ruelles du centre- ville ont été bloquées et barricadées.
C’est ainsi qu’au troisième jour du déclenchement des émeutes au centre- ville de Tizi Ouzou, la situation est restée, très tendue. Malgré une matinée calme où la vie a repris son rythme normal. Les affrontements n’ont pas tardé à reprendre. L’appréhension se lisait facilement sur les visages, d’autant plus que la psychose causée par les folles rumeurs qui ont circulé laissent craindre le pire. Ce qui devait arriver arriva. Aux environs de 13h30, les premières étincelles sont parties. Une dizaine de jeunes se sont regroupés sur l’avenue de Abane Ramdane au cœur de la ville. Les forces de l’ordre ont quadrillé le siège de la direction régionale de la Cnep dont le rideau a été complètement saccagé. Quelques minutes plus tard, la contestation gagnera de nouveau plusieurs quartiers du centre- ville. Les échauffourées ont été très intenses du côté de la rue longeant la cité des Palmiers, le mondial. Les forces anti- émeutes ont opéré par groupes éparpillés à travers différents coins du centre- ville pour tenter de contenir les manifestants et éviter ainsi le regroupement de foule. Aux environs de 15h30, des dizaines de manifestants ont « bombardé » le siège de la 1ere sûreté urbaine. Les forces de sécurité réagiront par des tirs nourris de bombes lacrymogènes. Des routes ont été egalemnt coupées à plusieurs endroits de la wilaya. C’est le cas de le dire pour la RN 12 reliant les localités de l’est tel que Tizi Rached, Freha et le centre- ville de Tizi Ouzou a été bloqué durant pratiquement deux heures au carrefour de Oued Aissi. Plusieurs établissements scolaires n’ont pas ouvert leurs portes de peur de voir la situation s’envenimer et assister à des débordements. C’est également le même cas pour les entreprises privées ou publiques qui sont restées fermées de peur de subir la colère des jeunes. Les commerçants qui ont travaillé normalement en matinée ont vite baissé rideau dès la reprise des affrontements.
Plusieurs édifices publics saccagés
A l’image d’une grande partie de la journée d’hier, la nuit du samedi à dimanche a été fortement agitée au centre- ville de Tizi Ouzou. De violents heurts ont opposé des dizaines de jeunes manifestants aux forces anti- émeute qui ont quadrillé les principales artères de la ville des Genêts. Après une légère accalmie qui a régné en fin de journée, les échanges violents ont repris dans différents quartiers du centre- ville. Des jeunes manifestants ont mis le feu pour plusieurs édifices publics, à l’image du siège de la wilaya dont l’entrée principale a été complètement saccagée. Un véhicule de marque Renault 19 appartenant au parc de la wilaya a été incendié portant à deux le nombre de véhicules de services incendiés après celui appartenant à la Direction de l’urbanisme et de la construction qui a été ravagé par les flammes dans la nuit du vendredi à samedi. Au même moment, les manifestants ont pris pour cible la mairie de Tizi Ouzou, le siège de l’Actel et la poste du centre- ville dont les portes d’accès ont été complètement endommagées. Durant la même nuit qui a vu, faut il le souligner, la tension montée d’un cran, le siège de l’Agence d’assurance SAA située à proximité de l’avenue Abane Ramdane a été complètement saccagé et pillé les documents et dossiers ont été détruits. Les mêmes dégâts ont été enregistrés dans les locaux de l’entreprise leader meubles, ex SNLB. Ce point de vente situé sur l’artère principale de la ville de Tizi Ouzou, a subi la furia des jeunes manifestations. Là encore, de regrettables opérations de pillage ont été signalées. Même constat au niveau de la station d’essence sise sur le grand boulevard en face du Square du centre- ville. Les manifestants ont saccagé les bureaux; les services de la Naftal ont dû intervenir pour démanteler la Station en urgence. Les affrontements entre jeunes manifestants et forces de sécurité ont duré jusqu’à 2 heures du matin. Une dizaine de blessés parmi les jeunes ont été enregistrés et évacués vers les services des urgences du centre hospitalo-universitaire alors que du côté de la police, des sources avancent le nombre de huit éléments blessés essentiellement au centre -ville de Tizi Ouzou. Les affrontements se poursuivaient toujours en fin d’après- midi, au rythme où évolue la situation tout indique que le centre- ville vivra une autre nuit d’émeutes.
A.Z.

