“Je suis en plein enregistrement”

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C’est devenu chez lui une habitude, pratiquement tous les trois ans, il compose un nouvel album. Il chante l’amour, les traditions, le combat. Lui, c’est Ali Belhout. De l’enseignement de Tamazight, il a retenu beaucoup de leçons. Son nouvel album dont la chanson phare serait «Laqveyel cenun», sera bientôt sur le marché avec,deux chansons inédites de Lounès Matoub.

La Dépêche de Kabylie: C’est une abscence qui a quelque peu duré. N’est-ce pas?

Ali Belhout : Oh non, au contraire ! Je vais vous avouer que, par exemple, pour les fêtes, je suis très satisfait. J’ai ressenti que les DJ qui avaient envahi nos fêtes sont un peu boudés par les citoyens. C’est le retour à la scène où le public est face à l’artiste.

On parle d’un nouvel album. Vous confirmez?

C’est certain. Trois ans après «vghigh a dinigh» (je veux dire), un autre produit a mûri. J’en suis encore à l’enregistrement. C’est un album qui contiendrait entre quatorze et seize chansons où la thématique est la même (l’amour, les traditions et autres), mais avec une amélioration sur le plan musical, il y a quand même du nouveau.

Pouvez-vous nous en décortiquez le contenu?

Mais, bien sûr ! Et ce sera une exclusivité pour les lecteurs de La Dépêche de Kabylie. D’abord, je vous citerai le titre qui serait la chanson phare, «Leqvayel cenun». Les Kabyles chantent, maintenant tous les styles: du rock, du rai, excepté la chanson kabyle proprement dite. Je me demande alors où sont les Asfru (poèmes), Acawiq, Urar?

Où sont aussi les supports musicaux? Et le deuxième?

Là je reviens à tout ce qui est propre à nos villages et aux aârchs de la région, qui ne sont pas évoqués par les autres, à l’exception du regretté Si Moh Said Oubélaid. J’ai fait le tour de nos villages en faisant référence à leur dimension historique, avec l’évocation de Krim Belkacem, de Ali Mellah. En parlant des aârchs d’Imazalène, d’Atn Khalfoun et d’Iâllalen, j’ai quand même touché à celui d’Inazliouène (arabophone) dans un couplet où je dis particulièrement: «ad n sifi ilad iqarhan, ma nekcem inazliouène s tmazight at nestardaq ».

D’autres titres encore?

J’ai aussi composé deux chansons inédites de Lounès Matoub. Ce sont des titres qu’il a chanté sans les avoir enregistrés. Il s’agit de ghounzaniyi meden (c’était au moment où on disait de lui qu’il était corrompu) et Amak. Pour ce deuxième poème, je lui ai associé une musique de H’Nifa.

Qesrayen ne pourra pas omettre quand même de chanter Tayri ?

Je suis tout à fait d’accord avec vous. C’est une histoire d’amour vécue séparément par un homme et une femme. Un homme a eu une expérience avec une femme. Et une femme a eu son aventure amoureuse avec un autre homme. Les deux personnes (homme et femme), composant chaque couple, se rencontrent et veulent revivre leur premier amour. Ce n’est pas possible, c’est une pure trahison. Il y aura aussi deux reprises à savoir ats runted walniw (Mes yeux ont pleuré) et Ur Yi tsadja (Ne me laisse pas).

Y a-t-il au moins un hommage?

Je l’ai déjà mentionné ci-dessus, les deux chansons inédites de Matoub. Et bien sûr, un autre. Celui rendu à la guitare dans Snitraw (Ma guitare). C’est l’histoire, l’évolution de cet instrument, du compagnon de toujours. Sa naissance depuis le bidon d’huile, la planche en bois vernis et bien sûr les cordes avec laquelle nous avions fredonné à nos débuts des tubes comme « ih ya Muhend Servi Latay », jusqu’à son état avancé d’aujourd’hui.

Nos lecteurs attendent d’autres titres. Lesquels?

Eh, bien! Ils vont découvrir la manière avec laquelle l’artiste voit l’émigration d’aujourd’hui, non pas dans le sens de la Harga, mais beaucoup plus du côté de la fierté de certains jeunes qui voudraient émigrer juste pour montrer qu’ils sont partis à Paris, «Am laqwas, Barbès et Montparnasse». Il y a aussi un titre (Kulac, c’est normal). Il s’agit des tares des Kabyles, ce cri délimité par le territoire de Tizi Nath Aicha (Thénia) jusqu’à Sétif.

Après avoir fait le tour de cet album. D’autres projets?

En plus du gala que je donnerai à Ath Yaâla (Sétif), à l’occasion de Yennayer, je vais aussi réaliser une émission pour BRTV à Tamajirth dans une maison traditionnelle avec M’Henna Boudinar

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Le mot de la fin?

Je suis très content que votre journal se soit intéressé à moi. Je pense que j’ai répondu aux besoins des lecteurs et du public en général. Assegas Ameggaz à tous les Amazighs, à tous nos amis et à toute l’équipe de La Dépêche de Kabylie et à Aghmis Imazighen.

Entretien réalisé par Amar Ouramdane

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