La Dépêche de Kabylie : Qui est Saoudi Oudjedoub ?S. Oudjedoub : Je suis né le 24/09/1962, à Boughiden, dans la commune de Barbacha. A l’âge de 7 ans, j’ai commencé à aimer la chanson. Je me rappelle qu’à cette époque, j’étais épris d’une chanson de Lounis Aït Menguellet «Masselvegh lekhvar siwdhith», diffusée par la radio chaîne II. Mais mes véritables débuts dans la chanson, c’était en 1980 avec mes amis Zahir Khebath et Slimani Fatah. Je me rappelle aussi que je jouais avec des instruments traditionnels comme le bidon d’huile etc… Avec le temps j’ai économisé de l’argent pour pouvoir acheter une guitare, chose faite, puis ce fut une mendole.
Qu’est-ce qui a influencé votre choix pour la chanson ? ll Je dois dire que rien qu’en écoutant la voix de feu Hamidouche, me procure la chair de poules.Son style musical et sa voix que je considère personnellement la meilleure voix de ces temps ont joué un rôle important dans mon choix pour la chanson.
Combien de produits avez-vous sur le marché ?ll En tout quatre cassettes. Ma première, je l’ai enregistrée en 1987, et n’était sortie sur le marché qu’en 1988, car à cette époque, je n’avais pas d’expérience dans le domaine de la chanson et je me suis débrouillé tant bien que mal afin de voir le produit sur le marché. Ce premier produit contenant six chansons traitant l’amour ainsi que la JSK où je chantais «ferh adjerdjer ivaned ismik, slajskabylie yeghli waâdhawik». Le deuxième album est sorti en 1990, composé de 08 chansons traitant divers sujets entre autres la société, l’identité, la corruption et le chômage, et ou on retrouve Diplôme dhi ldjiv, Ines ines, Tamazight nessah, etc….. En 1995, j’ai sorti mon troisième album qui contenait les titres tels que Aldzair, Tamaghra… etc. En 2000, ce fut mon dernier album ou le deuxième club de Kabylie à savoir la JSM Bejaia y figurait en premier lieu où je chantais : “JSM Bgayet tharvah, ima Gouraya thefrah”.
Et depuis ? ll Je dois dire que les évènements qu’a connus notre région à ce jour m’ont empêché en quelque sorte de continuer à chanter. Je m’explique : Comment voulez-vous qu’on chante alors que notre jeunesse était débordée et dégoûtée ? Donc, avoir le cœur net à chanter moi je ne pouvais pas, et je dois avouer que j’ai même refusé depuis d’animer des galas ou les fêtes, même si je dois dire que j’ai reçu pas mal d’invitations dans ce sens. Quels sont les chanteurs que vous écoutez le plus ?Je citerai Slimane Azem, Youcef Abdjaoui, El-Hasnaoui, Hamidouche et Allaoua Zerrouki.
Quelle appréciation faites-vous de la chanson kabyle de ces derniers temps ?ll Je dirai que tant que la chanson kabyle n’est pas prise en charge par les autorités et même les éditeurs, je pense qu’elle stagnera. Beaucoup d’éditeurs n’encouragent pas les jeunes talents à persévérer dans la chanson et leur occupation première c’est la commercialisation des produits, sans plus. C’est le même cas pour certains chanteurs actuels qui ne s’intéressent point à la qualité mais à la quantité. Ils chantent d’ailleurs du n’importe quoi. Certains font des reprises sans l’aval du chanteur initial, même si des fois avec de nouveaux arrangements, mais il est clair que ça ne représente rien de nouveau. Cela dit, on ne doit pas oublier certains qui font un travail magnifique à l’image de Si Lakhal et Ferhat Iguercha et j’en passe …
Des projets ?ll Un nouvel album sera sur le marché dans les jours à venir dont on retrouvera différents styles, le folklore, le châabi, l’oriental et le moderne. Comme je compte effectuer un produit « spécial fêtes » pour l’année prochaine. Le mot de la fin… ll Je remercie La Dépêche de Kabylie pour m’avoir donné l’occasion de m’exprimer et de me découvrir et comme je souhaite que notre cher pays retrouve la paix, et longue vie à votre journal !
Propos recueillis par Medhouche Rahib