Généralement appelé l’Etoile, une appellation qui lui a été donnée par le colonisateur français, au début de l’année 1957 pendant l’opération de la destruction massive des villages, le village Raffour est implanté aux bord de la RN 15 à quelques 3 km à l’est de la commune de M’Chedallah, dont elle relève administrativement.
Les habitants de ce village, ont été installés dans un camp de toile, (Les toiles qui est devenu par la suite l’Etoile) d’où la première appellation, et ce, contrairement à la plupart des villageois qui ont été recasés, après leur délocalisation de leurs villages respectifs, dans des cités de regroupement. Ce n’est qu’après l’indépendance que le village fut appelé Raffour. Il compte actuellement parmi les plus importantes localités de la commune de M’Chedallah. Selon le dernier RGPH, Raffour abrite 7 917 habitants.
L’Etoile ou Raffour, est aussi la devanture de cette commune, malheureusement ni le premier critère ni le second n’ont pu attirer l’attention des responsables locaux pour faire sortir cette vitrine naturelle du retard qu’elle accuse sur tous les plans. A ce jour, les habitations de Raffour ne possèdent aucun statut, hormis les nouveaux lotissements récemment créés comme Aharache.
Les multiples réclamations et autres demandes de régularisation de leurs habitations, adressées par les villageois aux administrations concernées sont restées lettre morte. L’épineux problème de l’extension du village demeure une équation difficile. En effet, pris en sandwich entre le lit de l’Oued Soummam du côté ouest, des terrains privés et enfin de vagues terrain appartenant aux EAC (Exploitations Agricoles Collectives) des côtés sud et nord.
Une situation inextricable qui freine tout genre de développement. En matière d’infrastructures de base, Raffour ne dispose que d’une petite salle de soins, d’une antenne d’état civil, d’une poste, d’un centre culturel, de 4 écoles primaire, d’un CEM, d’un centre de formation et enfin d’un stade combiné de type matico. Ces infrastructures sont loin de répondre aux attentes d’une localité qui compte une population avoisinant les 10 000 âmes.
Raffour a récemment bénéficié d’un projet d’implantation d’un détachement de la garde communal. Les élus locaux en collaboration avec les responsables des différents comités de village, ont réussi, après plusieurs sorties d’inspection sur le terrain, à dénicher une petite parcelle de terrain à une dizaine de mètres d’un grand ravin aux bords de la RN15. Cette parcelle sert d’assiette pour ce projet tant attendu par la population.
Le réseau principal d’eau potable qui alimente la totalité des foyers de Raffour, date de l’époque coloniale. En plus des multiples fuites qui sont signalées quotidiennement sur ce réseau, les canalisations réalisées sont en amiante. Une matière provocant de graves maladies dont le cancer.
Malgré son inscription à maintes reprises, le projet de la rénovation de cette canalisation n’est toujours pas retenu par les administrations compétentes de la wilaya de Bouira.
Nadia Hamani
