Mobilisation en demi-teinte

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Deux mille personnes en comptant large.

Plusieurs carrés de marcheurs se sont ébranlés, hier en milieu de matinée, depuis l’esplanade de la Maison de la culture Taos Amrouche jusqu’au siège de la wilaya de Béjaïa où des responsables locaux du parti ont pris la parole. Levée de l’état d’urgence, départ du régime en place, changement démocratique, tels sont, grosso modo,les revendications scandées ou transcrites sur quelques calicots. Des « Boutef, dégage », sont griffonnés sur des carrés de cartons portés par des manifestants ivres de jasmin. Le RCD a, de l’avis général, mobilisé bien au-delà de ses faibles bases, en tout cas bien en deçà de ses précédentes actions de terrain à Béjaïa. Mais, c’est l’histoire de la bouteille à moitié vide ou pleine.

Le parti de Sadi ne parvient pas à capter la demande de changement démocratique pourtant bien sensible chez beaucoup de pans de la société. Son action n’a pas agi comme la mèche qui allume le brasier du changement démocratique.

La population, a dans l’ensemble, observé le cortège cheminer avec sympathie certainement mais sans le rallier.

Contrairement à Alger, où la marche du RCD avait été étouffée par un immense déploiement policier ; à Béjaïa les marcheurs ont sillonné la principale artère de la ville en toute liberté. Suspect d’une trop grande proximité avec certains cercles de décision, Said Sadi ne parvient pas à convaincre de potentielles forces de changement à se solidariser avec son action. D’aucuns vont même jusqu’à penser méchamment que ce genre de sorties fonctionne comme des « soupapes de décompression » qui empêcherait un éventuel coup de grisou populaire.

On est de toutes les façons loin des schémas tunisiens ou égyptiens où ce sont des catégories bien éloignées des cadres partisans qui auront pu organiser la demande de changement.

M. Bessa

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