La campagne oléicole dans la région de Tazmalt bat son plein. La pollution des cours d’eau aussi. Il en est ainsi de l’Oued Sahel qui draine un chapelet de collines boisées et dont le milieu aquifère est ostensiblement souillé par la margine, générée par l’activité des huileries. Et pour cause : les huileries de cette circonscription, à vocation oléicole, sont, pour la plupart, non équipées de bassins de décantation efficients à même de débarrasser les effluents de leur charge de margine (huile noire) avant leur rejet dans la nature. Quand on sait qu’une tonne d’olives traitées génère 40% de margines, 40% de noyaux (grignons) et seulement 20% d’huile, on imagine facilement le brouet diabolique que l’on fait ingurgiter quotidiennement à ce cours d’eau. Bien que saisonnière et non toxique, cette pollution organique, causée par la margine, n’en est pas moins encombrante. «C’est un composé dense qui ne décante pas, d’où la menace qu’il fait peser sur le milieu récepteur», nous explique un écologiste de Tazmalt. «Pourtant, ajoute-t-il, ce sous-produit ne demande qu’à être valorisé pour en fabriquer du savon, pour peu que le circuit de traitement soit réalisé et mis en service ». Mais c’est, manifestement loin de la coupe aux lèvres, à voir la façon dont certains investisseurs, notamment les oléiculteurs, appréhendent cette solution, présentée comme la panacée.
Evoquer avec eux la perspective de création d’unités complémentaires de transformation de margine en savon, cela revient, pour ainsi dire, à tirer des plans sur la comète pour l’avenir.
N. Maouche
