Maâtkas, une commune en souffrance

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En dépit des efforts consentis, la municipalité de Maâtkas peine à sortir la tête de l’eau. Le retard est tellement criard qu’il devient difficile de relancer le développement dans cette commune du sud de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Les carences sont multiples et les besoins sont nombreux. Du coup, les citoyens se plaignent à longueur de journées devant les bureaux de l’APC. Car par ici, on ne demande pas la lune. Les citoyens soulèvent des manques relevant de l’assainissement, de dallage des ruelles, de mur de soutènement et de pleins d’autres petits travaux, pour viabiliser leurs villages et hameaux, souvent dépourvus des plus simples commodités.

L’oisiveté et le chômage, les mots clés

Le manque d’infrastructures juvéniles est criard. Même les infrastructures existantes sont dans un état lamentable. A commencer par la maison de jeunes qui est toujours en hibernation prolongée. Les activités se font très rares et l’état général de la maison est délabré. Dans la même enceinte se trouve une salle de sport d’un autre age. Elle n’est tout simplement pas digne d’accueillir ces centaines de sportifs qui la fréquentent. Pour prendre le pouls, il suffirait de voir la soit disant salle de Karaté. Une salle de fortune aménagée par les Karatékas eux- mêmes. Sans aération, sans tatami et avec des piliers au beau milieu de la salle, cela sans parler des odeurs d’urine et des fuites d’eaux usées de l’étage du dessus. Les hommes de sport et ceux de la culture sont pour rappel en litige pour une question aussi banale : le leadership. Un litige qui s’éternise depuis des années. Le futur stade communal, que les autorités locales ont voulu réaliser, est affecté à la protection civile. La présence d’une ligne électrique de moyenne tension a mis fin aux rêves des sociétaires de la division pré honneur de la wilaya, l’olympique de Maâtkas qui devra se contenter du stade de la commune voisine. Leur classement en lanterne rouge prouve que l’utilité d’un stade chez soi et l’octroi de subvention plus conséquente sont impératifs. On n’accède pas à la division supérieure sans un minimum de moyens. C’est comprendre que la masse juvénile se morfond dans l’oisiveté et le chômage. Sachant que la première est mère de tous les vices, les fléaux et les maux sociaux qui se répandent ont leur source.

L’assainissement, l’AEP, le gaz naturel…beaucoup reste à faire

En matière d’assainissement, la localité peine à atteindre les 40 %. On dénombre encore plusieurs points noirs. La réfection du réseau AEP est vivement souhaitée par les populations locales. Hormis le chef-lieu qui d’ailleurs connait des fuites d’eau récurrentes, les villages continuent d’être rationnés même en hiver. L’extension du réseau électrique est attendue par des centaines de foyers qui continuent à s’éclairer comme ils peuvent. Le gaz de ville est lancé au chef-lieu et à sa périphérie depuis la fin du printemps dernier. «Les villages restants et même les zones éparses seront concernées», nous apprendra le maire. Concernant la bibliothèque et la crèche communales, elles sont en attente de rallonges financières pour être achevées. Du coté de la réalisation des logements, la commune n’a pu construire que 8 unités, faute d’assiettes foncières, nous dit-on à l’APC. Le réseau routier n’est pas non plus meilleur. Plusieurs chemins menant aux différents villages nécessitent des travaux de réparation et de bitumage. L’état du chef-lieu est disons le repoussant. L’aménagement urbain est renvoyé aux calendes grecques. C’est là un constat amer mais c’est aussi une réalité. «Dans l’optique d’améliorer l’état des lieux à Maâtkas, il faut un véritable plan Marshal. Ce ne sera pas les 20 millions de dinars des PCD qui changeront les choses», nous dira un élu local.

Hocine Taib

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