De la consistance des tableaux à un message culturel

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Il est calligraphe. C’est un art qu’il aime et pour lequel il y met tout son temps. C’est sa profession. Lui c’est Smaïl Metmati, calligraphe amazigh, il s’est inspiré des autres calligraphies, arabe notamment, pour donner une assise et une base solide à l’écriture amazigh, le Tifinagh. « La calligraphie est l’art de former et d’écrire les lettres», a-t-il expliqué et de souligner qu’elle est « la reine des arts, un art lettré ». Comment est-il venu à cet art ? Smaïl ne s’encombre pas de détails, surtout sur son choix de faire des lettres amazighes en Tifinagh son terrain de prédilection. « Depuis le temps où j’avais commencé je me suis posé une fois, la question : Pourquoi pas une calligraphie amazighe ? ». C’est depuis que Smaïl a appris d’abord à écrire en Tifinagh avant de se lancer dans son art favori, la calligraphie pour donner un autre visage, beaucoup plus harmonieux, à ces lettres amazighes qui ont survécu des siècles durant. «Chaque tableau est un message», explique encore le calligraphe. C’est à travers ces lettres que le message trouve toute sa grandeur. Le message comporte d’abord un message artistique qui fait que ces lettres redeviennent des images peintes, ensuite, l’autre message consiste à donner de la consistance culturelle, politique… dans un tableau qui réunit finesse de la peinture et souplesse des mots et des lettres. A propos de ses travaux, car Smaïl compte créer un atelier en guise d’école pour permettre la vulgarisation de cet art, il nous informe qu’à chaque exposition, « un atelier est mis sur pied pour permettre aux visiteurs de voir et de découvrir l’art calligraphique amazigh». Ensuite, indique encore Smaïl, ces ateliers lui permettent «d’initier des visiteurs à cet art». «J’utilise la lame, le roseau ou bien d’autres plumes en acier», explique Smaïl concernant ses outils de travail, et de souligner que ces outils «m’aident à bien dessiner les lettres avec un aspect artistique». «C’est très agréable pour le public qui découvre cet art qui s’appuie sur une base amazighe avec les lettres en Tifinagh». Pour Smaïl, le grand public ne connaît que la calligraphie arabe, donc son apport « est de faire découvrir cet art qui s’accroche à notre identité amazighe ». « J’ai été à Ghardaïa, à Bgayet, à Tizi-Ouzou, en France et partout où on m’a invité», pour vulgariser cet art calligraphique amazigh, il dit « je suis prêt à donner des cours de calligraphie amazighe dans les collèges et les écoles ». « J’aimerai donner une place à la calligraphie amazigh parmi les autres calligraphies universelles », c’est le rêve de Smaïl qui a souligné au passage qu’il peut vivre avec son art. Une manière pour lui de dire que la calligraphie peut faire vivre l’artiste qui s’y met sérieusement et soigneusement. « Je peux créer et vendre mes tableaux », a-t-il indiqué. Pour ses projets immédiats, Smaïl pense faire une tournée d’expositions à travers plusieurs wilayas, dont celles de Kabylie, Alger et en Europe. En dernier lieu, Smaïl nous apprend que dans son entourage, des jeunes apprennent la calligraphie. Du moins, il est en train d’assurer une relève. Graine de calligraphes amazighs !

M. M.

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