Jamais depuis ces 20 dernières années l’olivier n’a fait objet d’autant d’attention ni n’a bénéficié de petits soins comme cette année. En effet, partout au niveau du territoire de la commune d’Ahnif, tous les agriculteurs et même des commerçants ou des fonctionnaires propriétaires d’oliviers, se sont lancés dans leur entretien immédiatement après la récolte d’olive. Les oliveraies grouillent de monde, scies, tronçonneuses, haches, pelles et pioches en main. Chacun s’atèle aux travaux d’entretien, de plantation ou d’irrigation des oliviers. Des scènes qui nous propulsent aux années 1970 lors du déclenchement de l’opération «programme spéciale», durant l’ère de la révolution agraire. C’est le cas sur les rives de Assif N’Sahel, et plus particulièrement dans les vastes plaines d’Oughazi. Des oliveraies à perte de vue qui suscitent l’engouement de plus d’un. De nombreux facteurs ont conduit à ce soudain intérêt porté de nouveau à l’olivier, on trouve l’abondance de la récolte de cette année ajoutée à un rendement non négligeable qui constitue une substantiel rente à raison de 45 Da le kilo d’olives ou les 350 Da le litre d’huile, en parallèle à une hausse importante du prix de l’huile végétale depuis l’année passée. Pour A. Moqrane, oléiculteur possédant plusieurs hectares d’oliviers, l’entretien des arbres est indispensable pour avoir une récolte satisfaisante et de qualité : «Pour améliorer davantage la récolte de l’année prochaine, il faut impérativement effectuer les travaux de taille. En premier lieu, réduire la hauteur de l’arbre en supprimant les longues branches dites gourmandes. Ensuite, nous pratiquons une autre technique dite de régénération ou rajeunissement, qui est opérée sur les vieux oliviers où tous les troncs et grosses branches sont coupés afin de les revigorer». Depuis le début février, période propice à la taille des oliviers qui s’étend jusqu’à fin mars, nos campagnes ont renoué avec les échos des coups de haches, celui des scies à main et les vrombissements des scies électriques (tronçonneuses), en parallèle à d’importantes colonnes de fumée blanchâtre qui montent de chaque oliveraie, la fumée provient des tas de branchages verts issues de branches coupées, immédiatement éloignées du dessous des arbres et brûlées, car en séchant, les feuilles dégagent un gaz toxique a l’origine de maladies sur les oliviers. D’autres agriculteurs s’attèlent a la plantation d’oliviers sur les parcelles nues d’autant plus que les services de l’agriculture viennent de lancer une opération dans ce créneau de plantation, en fournissant les plants d’oliviers à tout agriculteur ayant un terrain nu et qui en fasse la demande, et cela en facilitant au maximum les modalités d’acquisition, n’exigeant plus la présentation d’une carte de fellah. Il suffirait, en effet, d’une sortie sur le terrain d’un technicien de l’agriculture pour confirmer l’existence du terrain à planter. Une opération pilotée par les services de l’agriculture et qui est accompagnée par un important soutien financier de l’Etat.
O. S