Lorsque la mobilisation vient à manquer … !

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Le changement d’itinéraire pour la marche de la CNCD, aile des partis politiques, n’a pas apporté beaucoup de choses ni à la mobilisation du côté des manifestants, ni un changement d’attitude du côté du ministère de l’Intérieur, qui a signifié son refus d’autoriser la marche, au moins 24 heures avant sa tenue, et ce, au deuxième jour de la levée de l’état d’urgence.

La troisième tentative de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement, CNCD, aile des partis politiques, n’a pas eu lieu. Comme les deux précédentes marches, celle d’hier, a été empêchée par une impressionnante présence des forces anti-émeutes qui ont bouclé toute la place des Martyrs où devait s’ébranler la marche.

La technique consistait à charger tout groupuscule qui tentait d’engager la marche. Une technique qui s’est avérée opportune pour les services de police, car, les manifestants présents ont été dispersés et éparpillés pour qu’ils ne puissent pas constituer une force pour engager la marche. Un fait nouveau, hier, même les rassemblements improvisés sur place, lors des deux premières marches, ont été interdits hier.

Au fait, hier, c’était la mobilisation qui manquait au rendez-vous. Tout le décor était planté sauf la mobilisation. La place des Martyrs était certes, pleine à craquer, mais tout ce beau monde, n’était pas venu pour marcher pour le changement du système en Algérie, mais…

D’un côté des groupuscules de manifestants que charge la police à chaque tentative de lancer la marche, de l’autre, des curieux et des contre-manifestants. C’est au cri de « Pouvoir assassin » et le slogan cher aux manifestants tunisiens et égyptiens, « Le peuple veut la chute du régime », que les manifestations scandaient hier à la place des Martyrs à Alger. Il faut souligner, tout de même, que le nombre de manifestations, présents hier, pour la troisième marche de la CNCD varie entre 300 à 400 manifestants, tandis que les forces de sécurité ont été comme à l’accoutumée, présentes en force.

Escarmouches entre manifestants et contre-manifestants

Hier, encore, des jeunes des quartiers de la place des Martyrs sont sortis dans la rue pour « Crier leur soutien à Bouteflika et au système en place ». C’est sous les cris de « Bouteflika n’est pas Moubarak », « On vit confortablement en Algérie », ou encore, « Ne venez pas chez nous créer des problèmes », que ces jeunes ont tenu à marquer la journée d’hier.

La pression montait, subitement d’un cran, ce qui a failli provoquer des heurts entre les différents groupes de manifestants et de contre-manifestants.

Des jets de pierres ont émaillé ces escarmouches qui ont éclaté lorsque des jeunes des quartiers voulaient s’approcher du carré des manifestants. Des slogans régionalistes ont été scandés à l’adresse des manifestants et surtout le slogan cher à ces jeunes, « le peuple veut la drogue gratuitement ». A signaler que la CNCD, aile des partis politiques, « reviendra samedi prochain à la charge », pour une autre marche, toujours non autorisée…

M. M.

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