Colloque sur Cheikh Aheddad

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Amdoune n’Seddouk, magnifique région et bastion de Cheikh Aheddad, se prépare à vivre un événement noble à l’occasion du 140e anniversaire du déclenchement de l’insurrection paysanne d’avril 1871 dont il est le porte-drapeau. Il s’agit d’un colloque sur l’érudit Cheikh Aheddad prévu pour les 8 et 9 avril 2011 dans un lieu non encore déterminé mais fort probablement à l’école primaire Cheikh Belhaddad de Seddouk Ouadda, son ex-zaouïa. L’initiative revient à l’association de cheikh Belhaddad de Seddouk Oufella qui s’attelle à faire de l’événement un rendez-vous de l’histoire d’un peuple inlassable qui n’a jamais abdiqué durant un siècle et demi de combats contre l’oppresseur colonial pour le recouvrement de son indépendance. Subissant mort, torture et déportation, ce peuple uni comme un seul homme a réussi à arracher chèrement sa liberté au prix d’un lourd tribut lors de sa dernière bataille contre la 4e puissance mondiale, la France, soit une guerre de plus de 7 ans (1954/1962) qui a laissé 1,5 millions de chouhada, des veuves et des orphelins. Cheikh Aheddad est connu et reconnu comme étant un homme de conviction qui ne reculait devant aucun sacrifice. Animé aussi d’une foi inébranlable et d’une détermination sans faille, il a lancé un appel au djihad un certain 08/04/1871 au marché d’Amdoune n’Seddouk, endroit baptisé depuis, le marché des héros (Souk El-Abtal), déclarant ainsi une guerre à l’ennemi colonial. Un appel suivi d’une insurrection menée par ses deux fils, Aziz et M’hand, conjointement avec les Mokrani d’Ath Abbas et qui a duré 9 mois. Guide de la puissante Tarika rahmania qu’il a dirigée pendant 15 ans, fort des 300 mille khouane issus d’une centaine de zaouïas implantée au niveau national qui lui obéissaient aveuglément. Par son charisme et sa déférence, il a su galvaniser les masses paysannes qui ont répondu à l’appel en s’engageant dans une guerre sans merci livrée à l’occupant français. Une guerre dont on dit qu’elle avait mis en péril tout le système colonial français en le repoussant jusqu’à l’Algérois avant que ce dernier n’en revienne à la charge après avoir reçu d’outre-mer un renfort impressionnant en hommes, armes et minutions. Capturé jugé et mis en prison à Constantine, Cheikh Aheddad mourut le 5e jour qui a suivi son jugement, un vœu que Dieu exhaussa. Il fut enterré au cimetière de cette ville, loin des siens. Son fils Aziz a subi le même sort. A sa mort, le colonialisme français lui a refusé un enterrement dans son village à Seddouk Oufella en l’enterrant lui aussi au cimetière de Constantine dans une tombe mitoyenne à celle de son père. Un siècle et demi passé soit le mois de juillet 2007, les deux héros ont eu droit à des funérailles nationales lors d’une cérémonie de transfert de leurs ossements de Constantine vers leur région natale à Amdoune n’Seddouk où il repose depuis, dans un mausolée que l’Etat leur a construit. Depuis, Seddouk Oufella est devenu un haut lieu de pèlerinage recevant des khouane et des visiteurs venant de partout. C’est ce parcours prestigieux d’un homme qui a voué sa vie à la science et qui a su défendre sa patrie avec abnégation et opiniâtreté contre l’invasion coloniale qui sera débattue par des hommes de sciences, d’histoire, de culture… invités pour la circonstance. Le débat est donc ouvert à toute personne lettrée ou illettrée en mesure d’apporter sa contribution, souhaitent les organisateurs.

L. Beddar

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