Les agences postales tournent à…vide

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Voilà bientôt une année que l’un des services publics les plus sollicités par les citoyens accuse pénurie sur pénuries, pour l’essentiel de ses prestations, en liquidités et en timbres fiscaux, au point où les agences d’Algérie Poste ne font office que d’objets de décor.

Ces postes sont réduites à la seule activité de distribution du courrier, et encore, ne fonctionnant qu’avec un seul facteur appelé a couvrir de vastes circonscriptions, en zones éparses ou dans de grands centres rbains, sans même être équipés de moyens de transport. Ce qui rend le porte à porte, pour la remise du courrier, pratiquement impossible et qui impose au facteur de cibler un commerce quelconque, dans chaque quartier ou bourgade, pour y déposer le courrier des destinataires environnants.

A M’Chedallah, il n’y a que l’agence centrale du chef-lieu de daïra qui continue à enregistrer une affluence, assez remarquable, des citoyens qui rappliquent chaque matin dans l’espoir de retirer quelques billets de banque, quand aux bureaux de poste des autres communes, ils sont lugubrement vides, boudés par les citoyens qui les ont déserté à force d’entendre depuis presque une année le même refrain : « Pas de liquidités ! », au point où, à Saharidj la semaine écoulée, de jeunes chômeurs ont fermé l’APC pour protester contre leur délaissement par les pouvoirs publics et sont, aussi, allés fermer l’agence postale qu’ils qualifient d’inutile en l’absence de liquidités. Un geste paradoxal de jeunes « chômeurs » qui protestent contre le manque d’argent à la poste. Autre bizarrerie remarquable est le fait de voir des liasses et des sommes colossales, en liquide, circuler dans les marchés. Les autorités et les organismes en charge du secteur de la monétique et des liquidités n’ont pas fait de grands efforts de communication pour expliquer cette crise et cette pénurie. Ce qui s’apparente à une volonté de banaliser cette lancinante contrainte et d’amener l’utilisateur à accepter le fait accompli. Un fait, de plus, qui empoisonne la vie du citoyen déjà en difficulté par toutes les contraintes qu’il rencontre.

Oulaid Soualah

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