Le vent de la révolte souffle toujours

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Depuis ces deux derniers mois, la fièvre de la protestation souvent houleuse s’est emparée de la région et se propage comme une traînée de poudre à l’ensemble des communes de la daira de M’chedallah.

En effet, il ne se passe pas un jour sans que ne soit signalé ça et là un mouvement de révolte et de protestations qui se résultent le plus souvent par la fermeture des administrations, des axes routiers aux trafics importants et même des marchés.

Aucun service public n’est épargné APC, daira postes, banques, jusqu’aux marchés hebdomadaire, même si jusqu’à présent aucune action de casse ou vandalisme n’a été enregistrée, il n’en demeure pas moins que ces services publics et administrations ciblés sont à chaque fois, paralysés et vidés de leurs personnels, durant des heures sinon des journées entières, à tel point que le personnel féminin des administrations gardent leurs sacs et autres effets personnels à portée de la main, s’attendant à tout instant d’être sommées par une foule en colère à vider les lieux. Les deux administrations qui souffrent cependant le plus de ces fermetures sporadiques presque régulières sont l’APC de M’chedallah qui est faut -il le rappeler,est une commune mère et la daira pour le fait d’être mitoyenne et proche l’une de l’autre et se contaminent mutuellement.

Même si la majorité de ces mouvements de foule sont motivés par des contraintes d’ordre social tel que le chômage, l’aménagement urbain, le désenclavement des zones rurales entre autres, il est aussi fréquent d’assister à des réactions qui véhiculent des couleurs politiques pour ne pas dire des manipulations, ce genre de manifestations s’éteignent aussi rapidement qu’elles sont allumées,le temps que les badauds qui se joignent à ce genre de mouvement soit par curiosité soit par goût de … l’ambiance finissent par se rendre compte et s’écartent du « noyau dur » qui une fois isolé n’a d’autre alternative que celle de se retirer.

Une autre raison qui explique en partie ces révoltes à répétition est le manque de communication des pouvoirs publics locaux qui se laissent à chaque fois surprendre par cette montée au créneau loin d’être spontanée mais dont les symptômes sont dus à la fièvre sociale,perceptible depuis plusieurs jours sinon des semaines. Gérer c’est être aussi à l’écoute de la rue et prendre sans interruption sa température ce qui permet d’appliquer à chaque cas, un traitement préventif au lieu de se retrouver à chaque fois contraint à gérer des colères qui ne profitent ni aux uns ni aux autres, véritable« dialogue de sourds » où chacun s’écoute parler au lieu d’écouter l’autre.

Que l’on tire la conclusion que l’on veut, un fait est cependant probable et omniprésent, il s’est produit une nette maturité au niveau de la société civile locale et une prise de conscience assez rassurante qui nous changent des réactions empreintes de violence de jadis, pour peu que les pouvoirs publics soient à l’écoute et usent de bonne volonté pour répondre aux doléances des citoyens qui sont en majorité légitimes, logiques et à la portée de l’Etat.

Oulaid Soualah

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