Une Série de recommandations ont été adressées au gouvernement algérien par le rapporteur spécial des Nations unies, M Frank la rue, dans son rapport initial sur la situation des droits de l’homme en Algérie, rendu public hier, lors d’une conférence de presse tenue au niveau du siège de l’ONU à Alger. Cette rencontre a été axée sur la situation des droits de l’homme et la progression des libertés d’expression.
Parmi les recommandations adressées par M. la Rue, figure la modification de la loi 91-19 qui stipule l’obligation d’avoir une autorisation pour l’organisation d’une manifestation huit jours avant, indiquant que » les manifestations et les meetings public sont un droit qui doit été préservé par la loi « . L’orateur a également salué la levée de l’état d’urgence, mais selon lui, ça ne garantie pas totalement les droits et les libertés d’expression car » la loi qui la remplace est plus restrictive et viole encore ces droits « . Celui-ci a en outre révélé que » durant ma visite j’ai pu remarquer la répression des marches notamment celle des étudiants qui ont été tabassés par les forces de l’ordre « .
Evoquant le champ médiatique, le rapporteur a mis le doigt sur différents points y compris sur la nécessité de dépénalisation des délits de presse, notamment la diffamation qui est selon lui une question de priorité. » La diffamation doit être dépénalisée et transformée en une action civile » a-t-il suggéré. Dans le même sillage, l’orateur a salué le discours du président de la République dont il a annoncé des réformes politiques et constitutionnelles y compris celle concernant la dépénalisation des délits de presse.
Abordant toujours le secteur de la presse, M. La Rue a fait remarquer que beaucoup de journalistes font l’objet d’une véritable intimidation » juridique « . Pour illustrer ses propos, il a cité l’exemple de 10 journalistes qui ont été arrêtés par les forces de sécurité le 5 mars derniers lors d’une manifestation. Concernant le champ audio-visuel, le conférencier appelle pour l’ouverture de ce dernier, tout en insistant sur la néssicité de l’indépendance de la télévision et la radio nationale car ces derniers appartiennent à tout le peuple algérien. » En effet ,elles doivent représenter toutes les composantes de la société y compris les partis politiques et les ONG « , a-t-il recommandé.
Dans la même logique, il a parlé également sur le droit de la création des organes journalistiques, soulignant que » durant ma visite ,j’ai reçu certains témoignages de personnes qui ont déposé des demandes mais en vain « .
La même rapporteur a également appelé les autorités à donner plus d’accréditation aux médias étrangers.
Samira Saidj