Venus de plusieurs wilayas du pays, les chômeurs algériens ont tenu avant-hier, à l’appel du comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), un rassemblement au niveau de la Place du 1er mai. Une quarantaine de personnes, dont la militante arrêtée et jugée pour distribution de tracts puis acquittée par le tribunal de Mostaganem, Dalila Touat, ainsi que les représentants du conseil des lycées d’Algérie (CLA), ont été hier au rendez-vous, pour exprimer leur désarroi. Dès leur arrivé à la Place du 1er mai, un important dispositif policier a été déployé sur place.
« Un étudiant venu de la wilaya de Tizi-Ouzou a été arrêté hier, par les services de l’ordre, parce qu’on avait trouvé en sa possession des tracts », a déploré le porte-parole du comité Samir Larabi.
Un chômeur venu de la wilaya de Béjaia n’a pas omis de dire « j’ai 40 ans, et j’ai un enfant âgé de deux ans, et je suis toujours au chômage. Je ne demande pas à ce que les pouvoirs publics me donnent des milliards, je ne demande qu’à avoir un travail décent ». Et d’ajouter « nous sommes quatre chômeurs à avoir fait le déplacement de Béjaia à Alger, pour demander notre droit au travail, demain nous serons plus nombreux ».
Assis à même le sol, les chômeurs ont scandé des slogans hostiles au pouvoir : « liberté d’expression, abat la répression », « il y en a mare du désespoir », « Dalila acquittée ».Après près de deux heures de rassemblement auquel a appelé le comité national pour la défense des droits des chômeurs, les services de l’ordre qui étaient en force hier, ont dispersé dans le calme ces manifestants. Ce comité affilié au syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) a réitèré son attachement à sa plate-forme de revendications, dans laquelle figurent : « Un travail décent pour tous, une allocation chômage à hauteur de 50% du SNMG pour tout demandeur d’emploi, la permanisation de tous les travailleurs : contractuels, emploi-jeunes, filet social&hellip,; une échelle mobile des salaires, une augmentation du SNMG a hauteur de 30 000 DA, une retraite après 32 ans de service et une augmentation substantielle des retraites ». Le comité en question demande également « l’abrogation de l’article 87 bis de la loi régissant les relations du travail (11/90), l’interdiction des licenciements économiques, la nationalisation et renationalisation des entreprises stratégiques : (ports, téléphonie mobile, El Hadjar, Lafarge, briqueteries…), l’amélioration de la qualité des services publics : Education, Enseignement supérieur, Santé Services administratifs… ».
En outre, les chômeurs réclament la consécration du droit au logement pour tous, la consécration du respect des libertés d’expression, d’organisation, de manifestation et du droit de grève. Ces derniers sollicitent les pouvoirs publics à associer les syndicats dans l’élaboration du nouveau code du travail. Le comité a réitéré son appel à l’ensemble des secteurs en lutte: chômeurs, travailleurs, étudiants, femmes, « pour discuter dans un avenir proche de la perspective d’unir le front social et d’offrir des perspectives à la mesure des attentes de notre base sociale ».
Lemya Ouchenir
