Le spectre d’une éventuelle pénurie de semoule plane chez les citoyens de Tizi-Ouzou en cette période estivale où la consommation de cette denrée alimentaire augmente avec l’arrivée des fêtes coïncidant cette année avec le mois de Ramadhan
La dernière flambée des prix où un sac de 25 kg se négocie aux alentours de 1200 DA alors que le prix était de 1000 DA a fait naître chez les citoyens et les commerçants la peur d’une éventuelle pénurie de cette denrée alimentaire très prisée en Kabylie.
« Depuis deux semaines le prix d’un sac de 25 kg se négocie entre 1150 DA et 1200 DA chez les détaillants soit une augmentation de presque 20% par rapport aux prix affichés » nous déclare un citoyen vite corroboré par un commerçant qui nous a fait savoir que les grossistes avec lesquels il travaille ont également augmenté le prix d’environ 10% par rapport à ceux pratiqués. Notre interlocuteur nous a toutefois indiqué que cette hausse subite des prix d’un sac de semoule n’est pas justifiée du moment que le produit est disponible au niveau des minoteries.
Devant cette situation, certains commerçants ont décidé de réduire au maximum leur approvisionnement en ce produit si ce n’est d’y renoncer complètement créant ainsi une panique chez les consommateurs qui y voient le spectre d’une éventuelle pénurie.
Certains commerçants justifient leur décision par le risque de se voir réprimander par les services de contrôle des prix dans le cas où ils décideraient d’augmenter la marge bénéficiaire.
» Je suis devant un dilemme. D’un côté mes clients qui demandent de la semoule et de l’autre les détaillants qui me proposent le produit à un prix au dessus de celui fixé par l’Etat. Si je vends la semoule avec le nouveau prix, je risque de payer une amende si les contrôleurs passent car pour ces derniers les prix n’ont pas changé. Donc, je préfère ne pas m’approvisionner et dire à mes clients que la semoule n’est pas disponible » nous confie un autre commerçant qui ne s’est plus approvisionné en semoule depuis une dizaine de jours au grand dam de ses clients.
Pourtant du côté de la direction du commerce de Tizi-Ouzou, » le marché des produits de meunerie (semoule et farine) à l’instar de celui du lait fait l’objet d’un suivi permanent au double plan de l’approvisionnement et du contrôle du respect des prix réglementés » lit- on dans le point de situation sur le secteur du commerce rendu public hier.
Dans ce même document, la direction du commerce indique que » la situation est relativement satisfaisante au plan de disponibilité du produit (blé semoule, farine, pain…) et d’ajouter que les quantités de blé transformées par les 10 minoteries implantées dans la wilaya sont de l’ordre de 4420 quintaux / jour de blé tendre et 1200 quintaux/ jour de blé dur.”
Pour les observateurs, cette hausse des prix est justifiée par l’arrivée de la saison estivale. Une période synonyme en Kabylie de fêtes familiales où la consommation du couscous, dérivé essentiel de la semoule, bat tous les records. Et comme la demande sur ce produit s’accroît, certains commerçants n’hésitent pas à augmenter le prix même si officiellement, la semoule est un produit subventionné par l’Etat, donc avec un prix fixé administrativement à l’instar de l’huile , du lait et du sucre.
Ali C.