Incroyable mais pourtant vrai : les cartables du primaire cette année, ont pris du poids et, bien entendu, du volume qui “mange” la moitié des corps frêles des écoliers en bas âge en ne laissant apparaître que la tête, ce qui nécessite un effort considérable pour ces pauvres enfants pour leur acheminement (les cartables) de la maison à l’école et vice versa à raison de quatre fois par jour pliés sous le poids écrasant des livres, cahiers et autres articles scolaires. L’ombre sur les murs de ces enfants qui se déplacent l’échine courbée, pliés en deux sous le poids du cartable, renvoie l’image d’une tortue à moitié dressée sur ses pattes arrière, ce qui est loin de faire sourire devant ces enfants qui peinent à marcher en pensant à l’arrivée de l’hiver et les allées boueuses qui rendraient encore plus difficile chaque mouvement de ces écoliers surchargés qu’ils sont. Un parent commerçant de son état, devant la difficulté de sa fillette à endosser son cartable, a eu l’idée de les peser séparément (réflexe professionnel oblige). Résultat : 11 kg le cartable et 23 kg la fillette ; autrement dit, le cartable pèse la moitié du poids de l’écolière, ce qui est loin des normes universellement appliquées. C’est, exténués, que ces écoliers rentrent chez eux le soir, ce qui exclut toute possibilité de réviser avec la fatigue accumulée lors des quatre va-et-vient de la journée entre la maison et l’école distante de plusieurs kilomètres l’une de l’autre pour la plupart des élèves de cinq à dix ans. Même le temps réservé au jeu, indispensable pour la stimulation et l’équilibre psychologique, les enfants l’utilisent plutôt pour se reposer. Des parents inconscients en rajoutent à la souffrance de ces enfants en leur confiant des tâches supplémentaires, à savoir celle de faire les courses. Passe encore quand il s’agit de petites emplettes, mais pas quand on le charge de ramener une bouteille de gaz ou un sac de semoule. Revenons au cartable pour dire qu’il n’est nul besoin d’être spécialiste pour savoir que son poids comporte même des risques de malformations pour ces frêles corps en pleine formation et qu’une solution doit être trouvée pour décharger ces écoliers.
Omar Soualat
