Une stèle commémorative au «Pont de gendarmerie»

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Situé au dessus d’une pinède, le pont traversant la rivière Ighzer Oucherav, l’affluent de l’oued Tassaft a été choisi début novembre 1954 par le groupe du commandant si Hamimi, composé de trois djounouds dont Kabache Mohand Akli, pour commettre le premier attentat de la région, perpétré contre une patrouille de la gendarmerie française.

Depuis cette date marquante, l’endroit a été baptisé «pont de gendarmerie». Comme meilleur hommage à rendre aux braves moudjahiddines qui ont commis l’attentat et à Beddar Hocine, premier martyr de la révolution tué ce jour là l’APC de Seddouk a décidé de réhabiliter ce haut fait d’armes. Dans cette optique une délégation composée des deux adjoints APC, accompagnés d’un membre de l’ONM, s’est rendue sur le lieu pour le choix d’un terrain devant servir pour la construction d’une stèle. «Nous avons prospecté une assiette foncière adéquate appartenant à un attributaire de la révolution agraire. Il ne nous reste qu’à demander une autorisation au propriétaire de ladite parcelle. L’APC est prête à fournir les matériaux de construction», dira l’un des élus. Pour mémoire, les moudjahiddine avaient miné le pont qui a sauté au passage d’une patrouille de gendarmerie faisant renverser leur véhicule. Les gendarmes qui ont sauté du véhicule ont été surpris par les moudjahiddine embusqués derrière les arbres de la pinède. Ils lâchèrent une valse de balles sur eux, tuant certains et blessant d’autres. Leur acte accompli avec bravoure, ils se replièrent alors par Ighzer Oucharab vers le village Asrafil. Quelques minutes après l’attentat, alertés, les soldats français arrivèrent sur le lieu. Pour se venger, ils braquèrent lâchement leur artillerie sur les maisons d’en face, tirant à volonté sur les familles tuant ainsi le jeune Beddar Hocine, dont on dit qu’il est le premier martyr de la révolution. Selon Hammidouche beaucoup d’endroits similaires méritent une telle reconnaissance. «Chacun des hauts faits d’armes de la commune mérite l’implantation d’une stèle commémorative en hommage aux martyrs de la révolution. Ma pensée va en premier lieu aux victimes du centre de torture installé à l’ancienne école primaire de Lokri où un grand nombre de citoyens, des hommes et des femmes pour ainsi dire ont été torturés, certains ont été tués et jetés dans une fosse commune creusée à cet effet à proximité du centre. En second lieu, je n’oublierai jamais les sept martyrs tués et enterrés dans une grotte minière à Achtoug», a-t-il ajouté. Notons aussi que l’APC a établi une fiche technique pour la réhabilitation du cimetière de chouhada de la ville de Seddouk.

L. B.

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