En studio à Paris avec Allaoua …

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A Paris, dans le 93, aux environs de Trembley, du côté de Villepinte, chez Abdelghani Torqui. Oui il s’agit bien de «Ghani» des célèbres «frères Torki». De plus près, le géant se révèle très modeste.

Par notre envoyé spécial :

Léger tee-shirt, pantalon d’intérieur, claquettes, lunettes soft, un crâne à moitié «enneigé», à moitié dégarni, l’homme n’a l’air de se soucier que de ce qu’il fait : Papoter avec son clavier. Au menu : Le mixage du tout nouveau Allaoua. L’artiste est à ses côtés. C’est ici qu’il a décidé de peaufiner son nouvel album, dont la sortie est prévue pour mi-juin prochain. Le 13 plus exactement. Et ça sera une sortie internationale : En simultané en Algérie et en France. «Moh» est en plein dedans avec le maître des lieux. Le duo travaille les ultimes retouches du produit. Une dernière chanson à finir, Thidhyanin, consacrée aux évènements qui secouent les régimes arabes. Allaoua s’affaire à replacer la voix. Une affaire de quelques minutes puisqu’il s’agit de derniers témoins à mettre une bonne fois pour toute en place, et définir là où devrait intervenir Kenza Farah. Cette dernière devait en effet placer quelques mots. La chanson lui a d’ailleurs été de suite envoyée par Mail. Kenza qui se trouvait à Marseille ne tarda pas pour répliquer au téléphone qu’elle avait beaucoup apprécié la chanson qu’elle venait tout juste de découvrir… Sur place, nulle pression n’est perceptible au sein du groupe qui avait l’air d’enfin apprécier le travail entamé il y’a plusieurs mois. Allaoua savourait bien le fruit des efforts consentis. «On a travaillé à moins cinq degré en janvier», commente-t-il pendant que Abdelghani s’abreuve des bienfaits de l’énième café de la journée. L’heure était plus à la relaxation qu’à une quelconque angoisse. Normal. Il ne restait plus qu’à attendre la voix de Kenza et finaliser ce dernier titre.

Et le produit dans sa globalité. En attendant, Allaoua passe d’une chose à une autre. Puis, il se met au réglage de sa mondoline, en quête d’un son en convenance avec une autre chanson. La plus sentimentale de toutes. Pour vous mettre l’eau à la bouche, c’est un peu dans le style…Lynda. En plus touchant. Impossible de rester insensible en l’écoutant. Ça raconte le malheur d’un amoureux … Et pas n’importe lequel ! Un calvaire que ne peut ressentir que celui qui le vit : La souffrance d’entendre de la personne aimée vous rétorquer à chaque fois les mêmes mots frustrants : «Moi, je vous aime comme un frère…» Une belle m… quoi ! Allaoua la chante avec finesse, mettant en exergue ce plaisir de souffrir pour l’autre… Il sait qu’il touchera pas mal de monde avec ce titre. Ça provoque en lui un malicieux sourire qui illumine son visage… Bizarrement, ça le rajeunit ! Il semble heureux d’avoir tapé là ou c’est sensible, là où il est certain d’accrocher. Mais qui n’a pas un amour rêvé peu importe l’âge ? Il a sans doute sa part du gâteau… Mais il ne l’avoue pas ! En tous les cas, les mots justes ne tombent pas du ciel, juste comme ça. Dans la chanson, Allaoua narre bien l’histoire. Ça donne à peu de subtilités près, ceci : «On a tant partagé on s’est tant rapprochés, on s’est tant aimés…mais son amour n’est guère semblable au mien». La gifle ! Il est vrai qu’il y a amour et amour. Comme une nage à la surface de l’eau et le grand plongeon du haut d’une falaise, qui exige du temps pour remonter à la surface… Allaoua le dit en musique douce, pesante, avec beaucoup de chagrin. Sa voix mélodieuse prolongée rajoute une belle couche à l’amertume. C’est touchant. Ca fait mal, on le ressent même si on est indemne, mais le plaisir est là. Le tube est beau. Pour changer d’atmosphère, Abdelghani passe à autre chose sur sa «machine». Enfin, pas vraiment, puisqu’il s’agit toujours d’Amour ! De supplications à la bien aimée : Asliyi (Crois-moi), un autre bolide. Plus rythmée celle-là. Le genre avec lequel Allaoua s’éclate bien sur scène.

Là où il y a de la place pour le public de reprendre en chœur le refrain. Et même tout le reste de la chanson d’ailleurs. C’est un peu la suite de Tamghartiw. Asliyi, asliyi, Thaâzizedh felli, Asliyi, asliyi, Vghane adgrigh Wahdhi… » Traduit, ça donnerait en gros ceci : (Crois-moi y a que toi, crois-moi, ils veulent me rendre orphelin de toi…) Et puis, il y a cette autre ballade rythmée avec de variables et riches sonorités dans le style de l’orchestre national de Barbès. Le titre est en anglais. Le refrain aussi. Ça parle de vacances, Imourass. Allaoua invite à mettre les soucis de côté et ne penser qu’aux fleurs qui éclosent, au beau temps, à la famille, aux amis, aux sourires, aux cœurs épanouis, aux escapades… Le tout, sous des airs variés, avec domination de la grosse caisse et des cuivres, à vous surprendre parfois en villégiature en terres écossaises avec des morceaux celtiques… C’est franchement beau. Mais le plus beau c’est sans doute cette autre «Bombe » qu’est Felam Ayen Irough. Traduction approximative : Combien j’ai pleuré pour toi. Il est vrai que Allaoua, ça se vit en live. Et c’est là un titre qui fera sans doute «exploser» les scènes : Du stade de Tizi au Zénith de Paris, et même Bercy. Ça viendra certainement un jour ! Le refrain en entier c’est : Felam Ayen Irough…Aloukane Atzradh; Helkagh Our Helough…Kem Our Taâlimad. Allaoua chante dans ce titre la souffrance née d’une amère séparation, avec des mots simples, une musique qui invite à la danse, comme en raffole le public. C’est connu : L’amour le plus beau, c’est celui qui vous fait toujours courir ; et cette chanson en est le plus parfait des résumés. On ne se rend compte de l’attachement qu’on a pour la personne qu’une fois qu’elle n’est plus là… Ce n’est pas évident à expliquer avec des mots, Allaoua vous fera savourer…le drame en musique ! En tout, ce sont huit chansons, à découvrir donc le 13 juin

prochain.

D. C.

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