Des jeunes créent un groupe de Break dance

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Le vide culturel enregistré depuis quelques années au niveau de la ville de Tazmalt vient de se combler peu a peu fort heureusement par une jeunesse qui renferme des potentialités et la volonté de bien faire, même si les acteurs du domaine ont préféré s’éclipser au lieu d’assurer la formation d’une relève de qualité qui ne cherche qu’a être orientée et conseillée. C’est ainsi donc qu’un groupe de jeunes lycéens natifs de Tazmalt, dont la tranche d’age varie entre 12 et 18 ans, ont eu l’ingénieuse idée de créer une troupe de danse Break Dance. Une première dans les annales culturelles dans la région. Initiée par Habtiche Adel, ses camarades se joignent et forment ainsi leur propre troupe composée de 14 membres, Sofiane, Hakim, Madjid, Billel, Salim, Lyes, Gaya et Yougourthen pour ne citer que ceux-là et dont le plus jeune est âgé d’à peine 12 ans. Il s’agit de Mahya Idir avec son style à lui qui est le Smurf, une danse très rythmée avec des gestes saccadés à la manière d’un robot tels que les vagues et les déplacements, tous animés par la volonté de s’extérioriser et d’en finir avec ce grand désert culturel qui caractérise nos villes et villages, la troupe apparaît comme une étincelle éblouissante dans un ciel sombre et menaçant. Pour rappel, le Break dance fait corps avec la musique Rap et le Hip Hop et les techniques d’arts martiaux. Il fait partie d’un courant socioculturel né dans la banlieue nord américaine au cours des années 1950. Cette danse est un des modes d’expression en vogue chez les jeunes pour exprimer leur ras-le-bol et leur exclusion par la société. C’est d’abord un cri de détresse avant de devenir une expression artistique et de loisir au même titre d’ailleurs que les graffitis ou les tags. Ainsi, en ces moments de disette, ces jeunes poussés par la curiosité et leur esprit d’ouverture vers les autres, n’ont pas trouvé mieux que de recourir à ce procédé artistique plus expressif pour crier leur soif de culture. Quand on sait que nos écoles et nos institutions tournent complètement le dos à la culture, de telles initiatives constituent l’exception qui confirme la règle. À sa création en Juin 2009, la troupe appelée «GNG» (Groupe Nouvelle Génération), faisait ses exercices et représentation dans la rue et la cour du lycée avant de trouver refuge au complexe sportif de proximité qui lui a ouvert ses portes en réservant une tranche horaire à ces jeunes, pour qu’ils s’adonnent à leur loisir favori l’espace d’un moment pour oublier le marasme ambiant. En outre, étant lycéens, les membres de cette troupe sont confrontés au problème de matériels dont l’achat des cuirasses pourtant nécessaires à une telle activité. Dans cet univers hostile, ces jeunes méritent tous les égards et tous les encouragements. Il n’est malheureusement pas facile en effet de concilier études et défi culturel. Un soutien massif sera d’un grand apport à ces jeunes avides de loisirs et de culture dans une région gagnée par la délinquance et le défaitisme.

Achiou Lahlou

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