“Les militants du Fis peuvent rejoindre le fln”

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Abdelaziz Belkhadem a plaidé implicitement pour un troisième mandat pour Bouteflika à l’occasion d’un point de presse animé à la Maison de la culture de Béjaïa en marge d’un meeting en faveur du projet de la paix et de la réconciliation nationale. Le chef du FLN a répété que son parti est favorable à une révision constitutionnelle qui naît dans le sens d’une présidentialisation du régime et ajoute, en réponse à une question, que l’actuelle disposition de la Constitution qui restreint à deux le nombre des mandats présidentiels, constitue une restriction de l’étendue de la souveraineté populaire. “En démocratie, on n’a pas à décider à la place du peuple qui est souverain”, estime-t-il. Et pour narguer le chef du gouvernement qui a infirmé, l’éventualité de la révision de la loi fondamentale. le patron du FLN a souligné que l’appartenance à une même coalition ne signifie pas une unité des programmes politiques. “Ceux qui ne sont pas d’accord aujourd’hui avec la révision constitutionnelle changeront d’avis demain comme ils se sont ravisés par rapport à l’idée de réconciliation nationale à laquelle ils étaient opposés hier”, dixit Belkhadem, un tantinet cynique. Cette rencontre avec la presse était aussi l’occasion de préciser la pensée de l’intervenant par rapport à la question du retour de l’ex-Fis à la vie politique. “J’avais déclaré que les militants du parti dissous peuvent rejoindre les organisations existantes e t les portes du FLN leur sont ouvertes à condition qu’il respectent bien sûr les règlements du parti”, précise-t-il. Intervenant tantôt en sa qualité de ministre et tantôt en qualité de chef du parti, il a, sur un autre chapitre, indiqué que l’officialisation de la langue amazighe “n’est pas à l’ordre du jour” en réponse à une question sur ce qui est prêté au chef du gouvernement par les archs. “Nous sommes une composante majoritaire du gouvernement et jamais nous n’avons été avisés d’une initiative allant dans ce sens”, explique le responsable du FLN et néanmoins ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République. Entamant déjà cette question pendant son meeting, Belkhadem a souligné que le pays “ne vit pas une crise identitaire”. Il laisse entendre que des desseins inavoués se cachent derrière les revendications soulevées autour de la question berbère. “La question de l’identité est définitivement tranchée. S’il y a d’autres revendications, il ne faut pas que celles-ci s’expriment au détriment de la croissance. Nous sommes pour une compétition pluraliste des programmes mais le citoyen ne doit pas être pris en otage de l’action politique. Il ne faut pas dans le même temps appuyer et sur le frein et sur l’accélérateur”, lance énigmatiquement Belkhadem dans un développement consacré à la Kabylie. Et de conclure comme l’a fait Aït Ahmed lors de son avant-dernière intervention sur la question du référendum : “El fahem yefhem” (le sage comprendra). A bon entendeur.

M. B.

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