L’Iran, ce pays qui participe aux côtés de 21 autres pays a plié bagages le lendemain de l’inauguration du salon. Pourquoi ? Aucun des chargés de renseignements ou les exposants voisins n’ont pu nous renseigner sur ce point. « Vous voulez parler aux représentants iraniens ? Ils sont là, enfin ils étaient là le jour de l’ouverture, devant cet espace », nous a informé un délégué d’une maison d’édition du sultanat d’ Oman à l’espace B du pavillon central, devant l’espace des représentants des maisons d’édition koweitiennes. C’est là qu’ils étaient programmés pour exposer, nous montre le plan qui nous a été donné par les hôtesses. »Nous ne savons rien d’eux et nous ne voulons rien savoir, il n y a pas d’Iranien et on ne veut pas d’eux ici », nous a parlé un Koweitien sur un tonagressif. Les Saoudiens ne veulent pas aussi nous renseigner sur les « disparus ». « Vous voulez des Iraniens allez en Iran », dira l’un d’eux. Il est 11h00 en ce vendredi 23 septembre au pavillon central de la foire. L’espace est envahi par des islamistes. La majorité des maisons d’édition, représentant de pays arabes et exposent des titres d’ouvrages religieux. S’il l’on prend exemple sur des maisons d’édition et de co-édition libano-égiptiennes dont le nombre est de plus de 300, on a un chiffre incalculable de titres exposés, nous dit l’un des représentants, sans parler des diverses maisons d’édition qui représentent le Royaume saoudien et des Emirats-Arabes, celui d’Oman et bien d’autres. Les livres qui sont mis à la vente sont estimés, la majorité, à un prix symbolique. Des foules fourmillantes sont attirées vers les stands. On a ici, une atmosphère de carrefour d’islamistes. Des jeunes et moins jeunes algériens et étrangers, les femmes en tchador et les hommes en kamis achètent à tour de bras Nous écoutons à peine des musiques émises par des maisons d’édition algériennes dont Casbah et l’ANEP, qui les accompagnent durant l’exposition. Les islamistes, eux préfèrent animer leurs stands avec des auditions de textes coraniques ou des hadiths (textes du Prophète).Nous remarquons, exceptionnellement dans cette dixième édition du Salon du livre que les exposants profitent de l’évènement pour vendre des cassettes et CD audio. 12h45, ce n’est pas la peine d’annoncer la fermeture, tout le monde repart. Les commerçants quant à eux entourent les espaces de ventes de scotch pour empêcher d’autres clients de venir demander un produit. C’est l’heure de la prière. Nous quittons cet espace pour visiter celui des pays occidentaux
Les exposants occidentauxDans la zone C de la foire, exposent des éditeurs représentant les pays occidentaux. Nous remarquons une totale différence, un autre accueil en tout cas. Chaque stand est annoncé par le nom du pays. Chose qui n’est pas faite au pavillon central. Il n’ y a pratiquement aucune cliente en tchador. A peine un ou deux hommes en kamis. Et pourtant les Occidentaux ne se limitent visiblement pas uniquement dans l’exposition de livres religieux. Nous remarquons beaucoup plus l’exposition d’oeuvres scientifiques, pédagogiques, des livres d’université et d’autres domaines qui s’adressent au large public.Les grands pays dont les Etats-Unis d’Amérique sont représentés par une seule maison d’édition, le Royaume d’Angleterre est représenté par deux maisons d’éditions, le Canada par une seule maison d’édition, nous ont informé leurs délégués. L’Inde qui participe pour la première fois au Salon international est aussi représentée par une seule maison d’édition.Parmi les exposants d’ouvrages qui représentent les entreprises algériennes qui étaient dans la même zone des pays occidentaux, nous avons Chihab, Tell Apic et autres. Le moins que l’on puisse dire dans cette quatrième journée de la foire où participent plus de 6000 maisons d’édition de 22 pays, c’est que cet évènement est consacré beaucoup plus à la rencontre et l’échange culturel et surtout cultuel d’opinions et de rites islamiques.
Fazila Boulahbal