Les citoyens crient leur désarroi

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Le quartier de Ras Bouira, situé sur les hauteurs du chef-lieu de la wilaya, ne semble pas avoir profité des différents plans d’aménagement qu’a connu la wilaya de Bouira. En effet, les citoyens de ce quartier vivent dans une extrême précarité sans pour autant que les autorités publiques ne daignent lorgner du coté de ce quartier aux allures de bidonville. Les mots pour qualifier les maux des habitants de Ras Bouira sont : insalubrité insécurité et misère. La population de ce quartier, ont, pour la plupart fui les maquis de Kadiria et Lakhdaria durant les années noires du terrorisme pour trouver refuge en plein centre-ville de Bouira. Cette population est parquée dans des taudis en zinc, de véritables ‘’congélateurs’’ en hiver et des ‘’ rôtisseries’’ en été ajouter à cela, un réseau d’assainissement en piteux état, une voirie dans un état de délabrement avancé et un aménagement urbain quasi inexistant. C’est dans ces rudes conditions de vie que les citoyens de ce quartier survivent, car le mot ‘’survie’’ n’est guère galvaudé au vu de la misère qui frappe ce quartier. Un habitant de ce quartier, chômeur de son état, racontera : «Nous sommes des laissés pour compte, notre quartier est le pire qui soit dans toute la wilaya. Voyez par vous-même, rien n’est fait afin d’améliorer notre quotidien, les autorités locales nous ignorent et nous méprisent tout au long de l’année et quand viennent les élections, ils font semblant de s’intéresser à notre triste sort », et poursuivra : « Me concernant, j’ai fui Oualbane dans les années 90, au plus fort des exactions, à cette époque là on croyait que nos conditions de vie allaient s’améliorer avec le temps. Cependant, c’est tout le contraire, elles ne cessent de se dégrader ! ». Néanmoins, parmi ces dédales d’abris de fortunes, il existe des villas de hautes factures, nichées sur les hauteurs de ce quartier, ce qui crée un contraste, pour le moins déroutant, entre les deux. Après informations auprès de la population, il s’avérera que ces villas appartiennent à de riches commerçants ayant fait fortune dans la pomme de terre. Un sexagénaire, rencontré aux abords de la mosquée, expliquera : « Ce qui ce passe ici, c’est de l’injustice pure est simple, sinon comment expliquer que de nouveaux débarqués ont pu bénéficier d’actes de propriétés dans le but de construire et, dans le même temps, nous autres, pauvres malheureux, sommes toujours considérés comme des occupants illégaux, et traités comme des parias ?! », il ajoutera, d’un ton indigné « C’est la politique de deux poids, deux mesures ! Ni la mairie, ni les autres services de la wilaya n’ont daigné nous accorder la moindre aide, c’est scandaleux ! ». Un autre citoyen, désabusé mettra en exergue l’insécurité qui règne à Ras Bouira : « Ce quartier est un repère pour tous les brigands de Bouira, ils trouvent leur aise ici, car la police n’est pas légion en ces lieux, les rares rondes qu’ils font, s’effectuent de jour, la nuit c’est la zone des voyous en tous genre ». Enfin, en guise de conclusion et à la lumière de tout ce qui a été relaté le quartier de Ras Bouira et ses habitants, est manifestement marginalisé par les pouvoirs publics, peut-être jusqu’au prochaines élections…

Ramdane B.

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