Conclave des archs demain à Béjaïa

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Réagissant à la déclaration faite jeudi dernier depuis Constantine par le premier magistrat du pays signifiant clairement que la seule langue officielle en Algérie demeurera l’arabe et que tamazight ne pourra pas avoir ce statut, le Mouvement citoyen des archs qui s’est précédemment prononcé par le biais d’un communiqué, vient d’organiser, hier, à la maison de la presse Tahar-Djaout, une rencontre avec les journalistes pour discuter des suites à donner par la délégation du mouvement.Cette déclaration de Bouteflika qui remet en cause l’engagement de l’Etat à mettre en œuvre la plate-forme d’El Kseur et sonne comme un désaveu du contrat global cosigné par la délégation des archs et le chef du gouvernement le 15 janvier dernier, est tombée tel un couperet et surprend plus d’un. L’animateur du point de presse, Bélaïd Abrika, s’est dit étonné d’un tel revirement de situation d’autant plus que lors des derniers comités de suivi du 10 août et du 13 septembre, la question dans toutes ses dimensions a été largement discutée et des dispositions communes ont été arrêtées pour la promotion de cette composante de l’identité nationale. Il ajoutera que « l’accord de principe de l’officialisation de la langue amazighe a été établi et il ne restait que le comment et le quand. C’est-à-dire la phase finale durant laquelle on procédera à l’état des lieux et on discutera des moyens à même de mettre en œuvre une telle opération et en finir définitivement avec la problématique de tamazight ».Avouant que le processus de mise en application des revendications de la plat-forme d’El Kseur « est fragilisé par cette déclaration », le délégué des archs réitèrera la détermination du Mouvement citoyen à continuer à se battre et à œuvrer pour le règlement définitif de la crise de Kabylie qui a ensanglanté cette région, et expliquera que cela ne signifiera nullement lâcher un combat porté par toute une génération. En ce sens, il notera que « le combat pour faire aboutir les revendications de toute une région sera continu et se fera si nécessaire dans la rue ou dans le cadre du dialogue ». Il dira également que « c’est évident que les déclarations publiques du président de la République sont en contradiction avec le processus et le contenu des négociations » et enchaînera que cela lui rappelle le « jamais » catégorique d’institutionnaliser tamazight comme langue nationale, prononcé par Bouteflika en 1999 à Tizi Ouzou avec le constat qu’aujourd’hui la langue amazighe est bel est bien nationale sans même passer par les voies référendaires.Appelé à se positionner clairement suite à cette nouvelle donne, Bélaïd Abrika répondra que tout sera tranché lors de la réunion extraordinaire que tiendra la présidence tournante du Mouvement citoyen demain à Béjaïa pour analyser la situation, arrêter les dispositions qui s’imposent et décider des suites à donner. Interrogé si ce qui vient d’arriver pourrait pousser les archs à revoir leur positionnement sur le référendum du 29 septembre et les élections partielles du 24 novembre, l’animateur de la conférence soulignera qu’aussi bien pour le premier rendez-vous, qui intervient dans une conjoncture particulière et interpelle tout un chacun, que pour le second, les positions claires des archs rendues publiques après l’interwilayas de Beni Ouartilane de laisser libre choix aux citoyens d’aller voter ou pas et selon leurs convictions. « Réviser ces positions ou pas, tout se saura après la réunion de demain », conclura-t-il.

H. Hayet

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