«Nous manquons terriblement de moyens»

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Dans cet entretien, le metteur en scène, Houche Abderahmane, évoque principalement le théâtre et les problèmes qui lui sont liés. Le manque de moyens a fait que des troupes disparaissent, faute de financement. Il explique que la troupe qu’il dirige veut aller loin mais que son essor est conditionné comme toute autre chose, aux aides.

La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous nous présenter votre coopérative théâtrale et son parcours ?

Houche Abderrahmane: La Coopérative théâtrale Machahu d’Iferhounène, est issue de l’ex- troupe «Hamid Ben Tayeb», ex-Iguelilen. C’était avec la création d’une troupe pour enfants, en 1979, dans le cadre des Scouts musulmane algériens (SMA), que nous avons commencé à faire du théâtre dans notre commune. Nous avions, ainsi, produit une pièce de 35 minutes intitulée Boussaâd Bu-tlufa. Cette troupe s’est, ensuite, transformée en école de théâtre dans le cadre des activités de l’association communale Tiziri. En 1989, les jeunes comédiens ont été encadrés en troupe pour adultes par Ouramdane Habèche et moi-même avec le montage de la fameuse pièce de 140 minutes Nntel Fetus yalid Qejir, une pièce que nous avons joué jusqu’en 2000, avec plusieurs consécrations décrochées, notamment le prix d’encouragement de l’Association Les amis de Nedjma en 1990, puis, le grand prix au Festival Malek Bougermouh (1991/1992), ensuite, le grand prix au Festival National de théâtre amateur de Mostaganem. Un autre prix au Festival d’expression amazighe Slimane Azem, puis, une année plus tard, le grand prix à la 2e édition amazighe N’djerdjar et le prix d’encouragement au théâtre primé de Sidi Bel Abbés. Ensuite, pendant les événements du Printemps noir, l’activité théâtrale s’est arrêtée jusqu’à juin 2008 où j’ai repris avec une nouvelle école baptisée « Hamid Ben Tayeb», un grand monsieur du théâtre algérien qui a passé dix années à Iferhounène en tant que bénévole au service des jeunes de la daïra. Après une formation de trois mois, la troupe H.B a réussi à monter la pièce Ulac El Harga Ulac. La pièce, que j’ai écrite et mise en scène dés février 2009, a décroché le grand prix Amezgun N’djerdjar, puis le prix d’encouragement au festival de théâtre professionnel d’Annaba en juin 2009, le grand prix de jury. En 2010, j’ai pris un repos d’une année mais la troupe a pu monter la pièce « Loundja » avec monsieur Tighilt Kouceila, puis en décembre 2010 j’ai monté la pièce Yennayi Jeddi, qui est à son 15e spectacle.

Quels sont vos objectifs ?

La coopérative Machahu, qui vient juste de déposer sa demande d’agrément, projette de faire une tournée nationale avec les deux pièces Ulac El Harga Ulac et Yennayi Jeddi , ainsi que le montage de la prochaine pièce Tislit B-anzar. A condition, bien sur que la demande de la subvention aboutisse au niveau de ministère. On compte, aussi, organiser pour cet été une semaine culturelle et théâtrale à Iferhounène, l’organisation de journées théâtrales à Aïn El Hammam, la création d’une école de théâtre et l’organisation d’un séminaire des arts dramatiques.

Quels sont les problèmes majeurs que rencontre la troupe ?

Les problèmes, on n’a que ça ! Mais, pour l’essentiel, nous manquons terriblement de moyens. Il y a un manque de moyens financiers, l’absence de sponsoring, des obstacles à diffuser l’information et des difficultés à avoir une programmation à la hauteur de nos spectacles.

Quel est votre dernier mot ?

Pour conclure, la jeune coopérative d’Iferhounène, vu ses différentes présentations et la qualité de ses spectacles, peut aller très loin et rivaliser avec le théâtre professionnel algérien, mais cela est conditionné par l’acquisition de moyens financiers. Toutefois, la coopérative tient à remercier vivement M. le directeur de la Maison de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, M. Ould Ali El Hadi, pour son soutien, soit financier ou moral, et ses encouragements pour que cette troupe aille le plus loin possible.

Propos recueillis par Samer S.

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