On a dit des élections partielles du 24 novembre prochain qu’elles pourraient ne susciter qu’un intérêt écorné par la courte durée du mandat qui en résulterait. Celui-ci qui court depuis octobre 2002 expirera d’ici moins de deux années. Il n’en est rien ! Les chiffres en provenance de la wialya de Béjaïa prennent l’exact contre-pied de telles conjectures pour confiner à une véritable foire d’empoigne. A la date d’hier, ce sont 497 formulaires APC et 30 formulaires APW qui ont été retirés par les partis et les indépendants. En théorie ce seront respectivement 90 et 16 listes d’indépendants qui pourraient briguer les 52 APC et APW. A ces listes d’indépendants viennent s’ajouter respectivement treize et quatorze partis politiques, ce qui donne toute la mesure de l’attrait que constituent ces élections.En raison des évènements qui ont marqué la Kabylie, une opinion répandue tend à estimer que la donne électorale se trouve tellement bouleversée et floue au point où tout un chacun s’estime partir avec les meilleures chances possibles.On s’attend néanmoins à une décantation d’ici le 4 octobre prochain, dernier délai pour le dépôt des candidatures. La tâche à réaliser pour satisfaire au cahier des charges électorales apparaît des plus ardues pour la plupart des “indépendants” qui ne sont pour l’heure que des candidats à la candidature. Pour la liste APW par exemple, il s’agit de pouvoir réunir pas moins de 65 candidatures, entre titulaires et suppléants et le parrainage de mille électeurs.Des partis politiques autrement plus outillés pour ce genre d’entreprises éprouvent déjà les pires difficultés à réunir la totalité de la ressource humaine pour “couvrir” toutes les circonscriptions de la wilaya.Trois partis politiques estiment d’ores et déjà pouvoir être présents sur toutes les communes de la wilaya.Il s’agit du FFS, du FLN et du RND. Les deux derniers ajoutent néanmoins un “sauf ennuis de dernière minute” de précaution. Le RCD entrera en lice pour sa part avec des ambitions au-dessous de ce trio aux dents longues. Selon quelques indiscrétions, le parti de Saïd Sadi ne sera présent que dans une trentaine de communes. Il sera notamment absent à Akbou, la deuxième ville de la wilaya.Le FFS est certain, à en croire son secrétaire fédéral, de se présenter dans les 52 communes que compte la wilaya. Instruit par l’expérience du passé, il entend, une précaution que l’on retrouve d’ailleurs chez d’autres partis, procéder à l’enregistrement de ses listes bien avant la date butoir du 4 octobre pour pouvoir se conformer aux éventuelles remarques de la DRAG.En attendant l’usuelle révision des listes qui précède chaque scrutin, la wilaya de Béjaïa déclare un corps électoral de 418 976 membres. 1056 bureaux de vote répartis sur 281 centres sont prévus pour le double scrutin des partielles.Des partielles qui devraient très rapidement émerger de derrière l’effet écran engendré par le référendum sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation.
M. B.