Maâtkas aux couleurs ancestrales

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Le coup de starter du deuxième festival de la poterie de Maâtkas a été donné avant-hier jeudi par le directeur de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, Ould Ali El Hadi, en présence des autorités locales de toute la daïra et plusieurs invités de marque

qui ont tenu à rehausser ce grand événement que la localité organise annuellement depuis plusieurs années.

Le CEM Ounar au chef-lieu a été donc le théâtre d’une manifestation riche en couleurs, que le grand public, les potiers, les décorateurs, les couturiers, les vanniers, les handicapés, les associations de protection de l’enfant et les différents artisans de toutes les régions du pays, attendent en vue d’exposer leur savoir, leurs trouvailles et leurs prouesses artisanales et artistiques. Ali El Hadi arrivé vers 11 h, accompagné par une forte délégation, a préféré rendre visite aux artisans dans leurs stands et s’est longuement entretenu avec eux avant de procéder à l’ouverture officielle avec les autorités locales. Une cérémonie qui s’est tenu à l’amphi du collège Ounar Mohamed. Il est à signaler que les visiteurs n’ont pas regretté leur déplacement puisqu’ils ont eu droit à revisiter l’histoire de Maâtkas, de la Kabylie et de toute l’Algérie à travers la poterie. Une tradition qui raconte encore ce que furent les Amazigh et leur civilisation qui a tenu en échec toutes les incursions et toutes les invasions étrangères qui avaient pour principal objectif de réduire à néant tout ce qui était berbère. Toutes les tentatives ont été avortées par la bravoure de l’homme libre et de la femme rurale berbère. La preuve est encore aujourd’hui donnée par les potières de cette localité. Cet art ancestral berbère, son écriture, sa langue et sa culture ont traversé les affres des siècles et de la vie que les envahisseurs successifs lui réservaient depuis la nuit des temps. Tout le mérite revient aux femmes kabyles qui n’ont jamais plié l’échine devant l’ennemi.

La poterie, fierté des Maâtkis

De Tizi Lilane à Souk El Tenine en passant par Souk El Khemis, on ne peut ne pas s’apercevoir qu’un grand événement se produit. Des panneaux publicitaires, des banderoles et un mouvement inhabituel annoncent la tenue du festival de la poterie. Plus on s’approche du site principal sis au CEM Ounar, plus on comprend, vu les va-et-vient incessants des visiteurs et des visiteuses, que la poterie et les arts traditionnels sont à l’honneur. Une tournée à travers les dizaines de stands devient rafraîchissante pour la mémoire. Massinissa, Jugurtha et les valeureux rois numides viennent automatiquement à l’esprit. Le Tifinagh transcrit sur les pots, le «Z» n’Imazighen reproduit sur les sublimes robes kabyles, les différents arts culinaires et traditionnels berbères avec des touches de modernité constituent un vrai régal pour les yeux, mais surtout un rappel insistant à tous ceux qui doutent encore de notre identité berbère. Les ateliers destinés aux enfants en vue de leur transmettre ce métier de potier sont une garantie que la relève est d’ores et déjà assurée. En tous les cas, l’impression qui se dégage chez la majorité voire l’ensemble des visiteurs que nous avons questionnés, est bonne. On nous a fait part également de l’absence de certaines associations culturelles et de certains comités de village, mais les organisateurs sont à pied d’œuvre dans l’objectif de rectifier le tir et de réunir tous les Maâtkis pour valoriser et promouvoir le travail de l’argile, un art dont ils sont certainement fiers. Rappelons que ce festival se déroulera jusqu’au 19 du mois en cours. Plusieurs autres manifestations culturelles sont prévues et des conférences sur le thème de la poterie et de la décoration sont au programme. Ce sera donc une semaine riche et pleine d’ambiance qui fera vibrer la localité de Maâtkas et de ses environs.

Hocine Taib

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