La dernière ligne droite

Partager

A commencer par le président de la République qui va finir son périple qui l’a conduit dans plusieurs régions du pays par une rencontre avec les citoyens de la capitale. Abdelaziz Bouteflika sera en effet cet après-midi à la Coupole du complexe olympique Mohamed Boudiaf où il tentera, une dernière fois, de convaincre les Algérois, et à travers eux les Algériens, des bien fondés de « la Charte pour la paix et la réconciliation nationale » sur laquelle ils seront appelés à se prononcer jeudi 29. Tous les moyens ont été mis en place par les services de la wilaya d’Alger pour réussir l’évènement qui va être marqué également par des inspections et autres inaugurations dans plusieurs chantiers de la capitale. Si sur le plan technique tout est mis en place, rien n’a cependant filtré sur le contenu du discours que le Président prononcera, même s’il est déjà certain que le contenu du document présidentiel se taillera la part du lion. D’autres sujets liés au même thème seront certainement abordés. Nonobstant cette étape, pour le moins importante de la campagne, Abdelaziz Bouteflika a tenté, durant plus d’un mois, de donner le meilleur de lui-même pour expliquer aux citoyens ce projet qui lui est cher. Il ne s’est pas contenté de déclarations télévisées ou autres rencontres traditionnelles, mais il s’est engagé personnellement dans une campagne qu’il pouvait bien éviter du fait que la majorité écrasante de la classe politique lui est acquise. Certains avant même l’annonce du contenu de la charte. Certains par conviction et d’autres, comme d’habitude, pour des intérêts conjoncturels. Abdelaziz Bouteflika s’est donc lancé à l’assaut de l’Algérie profonde pour parler directement aux citoyens, seuls « maîtres de la décision  » aime-t-il à répéter. De Sétif à Laghouat en passant par Oran, Batna, Constantine ou encore Tizi Ouzou, Bouteflika s’est efforcé, dans ses différents et imposants meetings, à déployer toute son énergie pour expliciter son projet. Pas seulement ce qui est écrit, mais aussi  » entre les lignes  » comme il l’avait fait le 20 août dernier à Skikda. On a appris à travers ces multiples et incessantes déclarations que les responsables du parti dissous « n’auront plus droit de faire de la politique » alors que les personnes concernées ne sont pas citées dans le texte de la charte. Bouteflika a aussi insisté sur « la perte de valeurs » au sein de la société algérienne, parce qu’il est convaincu que « nous vivons une crise morale ». Ces meetings, animés par le chef de l’Etat n’ont pas servi uniquement à expliciter le contenu de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. C’était aussi une occasion de soulever des polémiques et d’exprimer ses positions sur des questions nationales et internationales. Des déclarations ne plaisant pas souvent. C’était lors de ses interventions dans des stades que Bouteflika a demandé, par exemple à la France de « reconnaître les erreurs commises lors de la guerre d’indépendance ». Il a aussi profité de ces tribunes « populaires » pour réitérer son « jamais » à l’officialisation de tamazight ou encore à appeler à « briser le mur psychologique » qui sépare le pouvoir de la Kabylie.En somme, malgré l’intense implication des partis de l’Alliance présidentielle et des représentants d’associations appelées, à tort ou à raison, la société civile, Abdelaziz Bouteflika a réussi à focaliser sur lui tous les regards plus d’un mois durant. Une période durant laquelle il n’a montré aucun signe de fatigue ou de lassitude.

Ali Boukhlef

Partager